La Paz-Sucre : la battle des capitales

DSC03849Le saviez-vous ? La Bolivie n’a pas une mais deux capitales : La Paz où résident les pouvoirs législatif et exécutif et Sucre, capitale constitutionnelle qui abrite le pouvoir judiciaire. Nous avons passé quelques jours dans ces deux villes et on peine à croire qu’il s’agit du même pays ! La Paz est aussi chaotique et foutraque que Sucre est calme et carrée. Et pourtant, on a beaucoup aimé les 2 !

 

Avant et après l’Amazonie, nous faisons halte à La Paz, capitale la plus haute du monde, à 4000 mètres d’altitude (et ça se ressent, le moindre effort demandant des forces beaucoup plus importantes). Arrivant chaque fois par les hauteurs (ville banlieue de El Alto) nous sommes agréablement surpris par le temps magnifique -ciel bleu très pur et relativement chaud- et par le panorama splendide. La Paz est littéralement encaissée entre des montagnes, et surplombée par de magnifiques volcans et montagnes enneigées. Il est dorénavant plus facile de s’y déplacer grâce à Mi Teleferico, un superbe téléphérique inauguré en 2014. Le dimanche après-midi, nous allons au match de catch des cholitas. Dans un spectacle bien orchestré où nous sommes au premier rang, ces petits bouts de femmes avec leurs jupons et leurs nattes donnent du fil à retordre aux méchants catcheurs : super drôle ! Nous passons le reste du temps autour des principaux pôles de la ville coloniale :
– la place San Francisco, vibrionnante de jour comme de nuit, où arrivent toutes les manifestations, où ont lieu tous les meetings politiques. Juste à côté, des rues qui grimpent à pic dont une qui abrite le marché des sorcières où on peut notamment acheter des fœtus de lama (c’est buena suerte de l’enterrer quand on construit sa maison)
– la place Murillo entourée du palais présidentiel et de l’Assemblée, qui était jusqu’à récemment interdite aux Indiens mais tout a changé depuis l’arrivée d’Evo Morales. Le premier président indien de Bolivie a d’ailleurs fait installer sur la façade du palais une horloge qui tourne « à l’envers », une manière de rejeter l’ordre imposé par les pays du Nord

Pour s’éviter de longues heures de bus chaotique, on prend l’avion pour moins d’une heure jusqu’à Sucre, en profitant d’un panorama magnifique. En quelques minutes, on a l’impression d’arriver dans un autre monde. Fini les rues tortueuses et foisonnantes, ici on retrouve le quadrillage colonial. Fini les vendeuses indigènes sur chaque morceau de trottoir, ici tout est propre…et vide. Le week end, la ville étudiante et prospère, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, est désertée par ses habitants. Nous restons 4 jours ici car cette ville nous plait beaucoup. On visite notamment la Casa de la Libertad, ce qui est l’occasion d’une passionnante plongée dans l’histoire de la Bolivie (c’est ici qu’a été proclamée l’indépendance du pays en 1825). On prend conscience que ce pays aujourd’hui parmi les plus pauvres de l’Amérique latine a joué de malchance. Du temps de l’occupation espagnole, c’était une des zones les plus riches grâce notamment aux mines de Potosi. Ce sera le dernier pays à acquérir son indépendance et au termes des choix politiques les pires possibles, il perdra la moitié de sa superficie : le Brésil lui croque toute une région en échange d’un cheval (!), le Paraguay une autre région, et le Chili lui confisque son accès à la mer suite à une guerre qui n’est toujours pas digérée. Ce qui n’est pas digéré non plus, c’est que la fière Sucre, autrefois appelée Charcas puis Chuquisaca, perd en 1898 son statut de capitale au profit de la bouillonnante La Paz. Entre de longues déambulations dans les magnifiques rues coloniales de la ville, nous visitons notamment le Parque Bolivar qui abrite une petite Tour Eiffel (oui oui, réalisée par Gustave Eiffel) et le très beau couvent de la Recoleta. Sucre ne colle certes pas à l’image qu’on a de la Bolivie (et qu’on pratique pendant 3 semaines) mais décidément, on aime son histoire, ses bâtiments et sa douceur de vivre.

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