Drapeau_Colombie Colombie

Carte_ColombieEn bref

Office du tourisme
Patrimoine Unesco
Les conseils de France diplomatie
Quand y aller
Budget moyen : 35€/jour/personne
Langues : espagnol
Nombre d’habitants : 51 millions (2021)

 
 
 
 
 
 

Carnet de voyage en Colombie

Quand
Conditions
Ce qu’on attendait de la destination
Bilan
Nos conseils
Où nous sommes allés
La prochaine fois
Galerie photos

Quand : 3 semaines et demie en février 2023.

Conditions : 3 vols intérieurs et 10 jours de location de voiture, logements réservés depuis la France sur Internet.

Ce qu’on attendait de la destination : Découvrir un pays dont on nous avait dit le plus grand bien (variété des paysages et gentillesse des Colombiens) lors de notre tour du monde.

Bilan : Ça l’était ! On a adoré ce pays où l’on s’est tout de suite sentis bien. Nous aurions pu avoir quelques craintes sur la sécurité mais cela a été vite oublié, la situation sécuritaire s’étant considérablement améliorée ces dernières années. Dans les endroits où nous sommes allés, que ce soit à Bogota, dans les campagnes ou sur la côte, la vie nous a semblé tellement normale qu’on a tout de suite fait tomber nos barrières. Bien sûr ici comme partout il ne faut pas arborer des signes de richesse et faire attention aux quartiers fréquentés, mais au final au quotidien, on s’est sentis plus à l’aise qu’en Equateur par exemple. Le pays devient de plus en plus touristique. Cela se ressent sur les prix qui ont tendance à augmenter, mais il est encore possible de se faire plaisir dans des hôtels tout confort ) à peu de frais. Même les endroits les plus fréquentés nous ont paru accueillants, comme Getsemani ou Guatape.

La note d’Elina et de Nora !  : 7/10 Les Colombiens ont été si gentils avec nous ! C’était partout des « hermosas » « princesas » et d’énormes sourires. Nous on adore la musique et la danse, alors on a été servies, il y en a partout ! Pour Nora c’était parfois dur de trouver des couches et des petits pots dans les magasins, et elle n’a presque jamais eu de lit parapluie. Et les transports parfois c’était un peu long pour nous. Mais on a beaucoup aimé les couleurs et la magnifique ambiance de ce pays !

Nos conseils : Le pays est grand et les déplacements sont souvent compliqués. Certes les vols intérieurs facilitent la vie, mais entre chaque étape, que ce soit en bus ou en voiture, des heures sont nécessaires pour faire quelques dizaines de kilomètres. La faute à une vitesse extrêmement réduite et à des travaux sur à peu près tous les tronçons, qui occasionnent une circulation alternée. Attention aussi au système « Pico y Placa », politique de restriction de conduite visant à atténuer les embouteillages et la pollution. Suivant la plaque minéralogique du véhicule (y compris de location) on peut circuler certains jours seulement. Mais cela dépend des villes, de certaines zones, parfois il s’agit de jours dans la semaine, parfois certaines heures – bref il faut bien se renseigner. Il ne faut donc pas prévoir un circuit trop dense, sous peine de passer tout son temps dans les transports et de revenir très frustré ! Nous aussi avons dû faire des choix pour ne pas trop courir, ce fut compliqué tant le pays est riche et varié, mais c’est une bonne occasion pour revenir ! Quant à la valise, vu le climat très changeant, comme souvent en Amérique du Sud il faut un peu de tout : polaire, Kway, chaussures de marche, tongs et maillot de bain !

Où nous sommes allés :

Bogota. La capitale était fort logiquement notre point d’arrivée (vol direct depuis Paris). De par son emplacement proche de l’Equateur et son altitude (2600 mètres) il y fait quasiment toute l’année le même climat : autour de 10-20 degrés et assez brumeux et pluvieux. Nous avons vu deux parties très distinctes de la ville.

La Candelaria d’abord, où nous avons passé nos deux premiers jours de voyage. C’est le cœur historique de la ville, fait de rues pavées, de maisons coloniales, de musées… Ce n’est certes pas Carthagène, on en fait beaucoup plus vite le tour, mais c’en est pas moins très agréable, avec une grande partie piétonnière. L’endroit n’est pas forcément recommandé le soir, mais avec le décalage horaire et les deux filles nous ne comptions pas faire les foufous la nuit ; nous avons donc privilégié l’emplacement central pour en profiter au maximum sans avoir à nous déplacer. Nous n’étions qu’à quelques minutes à pieds de La Plaza de Bolivar. Ouverte aux 4 vents, pas très propre, en partie en travaux, on ne peut pas dire qu’elle charme au premier abord. C’est en tout cas un point névralgique de la ville, voire du pays puisque c’est ici que se trouvent les lieux de pouvoir (capitole, palais de justice, hôtel de ville…) mais aussi des manifestations récurrentes. En gardant un œil sur la statue de Simon Bolivar, on y vient pour trainer, faire des rencontres, et donner à manger aux pigeons – ce dont ne se sont pas privé les filles. Il faut bien sûr en profiter pour visiter la belle cathédrale de l’Immaculée Conception. De la place part la 7ème Avenue – la Septima. Piétonnière elle aussi, elle grouille de monde, de magasins, de vendeurs ambulants. Chacun joue sa musique à fond, c’est le défilé des chiens pomponnés (les Colombiens sont fous de leurs chiens) et des ados en sortie, bref c’est vivant, on a beaucoup aimé Incontournable à Bogota : el Museo del oro. C’est le plus grand Musée de l’Or d’Amérique du sud. Et quand on connait l’histoire du continent, ce n’est pas rien ! La muséographie est exceptionnelle, les 24 000 pièces magnifiquement mises en valeur, avec des mises en scène sons et lumières par endroits. Autre musée à ne pas manquer : le Museo Botero. Fernando Botero est le plus grand artiste colombien encore vivant. Il est connu pour ses œuvres (peintures comme sculptures) de femmes disproportionnées. Il a lui-même fait don de plus de 100 de ses œuvres pour ouvrir ce musée qu’il a souhaité gratuit. Qu’on aime ou pas son style, il faut absolument voir ses œuvres de toutes tailles, ses tests, ses influences, son évolution, le tout dans un lieu très agréable avec de jolis jardins. Toujours dans ce même quartier se trouvent plusieurs autres musées qui sont pour la plupart gratuits. Nous recommandons celui de l’histoire de la ville, moderne et accueillant. A noter qu’il est possible d’avoir une très belle vue de la ville depuis le Monserrate. Nous n’y sommes pas allés car le premier jour le temps n’était pas assez dégagé pour en profiter, et le 2ème jour il y avait une queue incroyable pour monter dans le téléphérique. On peut en principe y monter à pieds mais on nous l’a à plusieurs reprises déconseillé, les agressions y seraient encore malheureusement courantes.

Pour le dernier jour de notre voyage nous étions à un tout autre endroit de la ville, dans la Zona Rosa, qui avec le Chapinero accueille le plus de touristes, avec comme point central l’agréable Parque 93. On se croirait dans un autre monde. Hormis les vendeurs ambulants tout est différent : on a ici des avenues aérées, des immeubles modernes, des parcs, bref ce Bogota-là n’a rien à envié aux autres megapoles sudaméricaines. A voir aussi.
 

Zona Cafetera

La région du Café. Pour aller à Salento le cœur de cette zone, on avait le choix entre 10 heures de bus ou 1 heure d’avion puis de la voiture. Le choix a été vite fait, et c’est à partir de là que nous avons loué notre véhicule pour 10 jours. Un très bon choix au final car les routes sont plutôt en bon état même si on y roule très lentement (lorsqu’on respecte les limites indiquées évidemment :-), et nous avons ainsi pu être tout à fait autonomes.

La petite ville de Salento est très fréquentée, surtout le week-end par les Colombiens. On peut la parcourir à pieds et on s’y retrouve facilement grâce à son organisation en damier. Les jolies maisons abritent des boutiques-hôtels sympathiques et la ville regorge de très bons restaurants. On a aimé se promener, voir le Parque Central où les enfants font des tours de petites voitures joliment décorées, faire du lèche-vitrine dans la Calle Real et ses nombreuses boutiques d’artisanat (mention spéciale d’ailleurs à l’artisanat colombien, on a adoré, que de couleurs !). Au bout de cette rue se trouve le mirador où nous sommes montés pour le coucher du soleil. Pas mal de monde en haut, des groupes de musique, des enfants, un moment très sympa. Le lendemain, nous avons essayé le jeu local, le techo, dans la Cancha de Tejo Los Amigos. Le techo est… difficile à expliquer. Disons qu’il implique des palets à jeter sur des cibles, qui déclenchent des explosifs ! Bon ça reste soft rassurez-vous, et les enfants sont acceptés jusqu’à 18h.

La perle de la région, ce pour quoi tout le monde y vient, c’est bien sûr la Vallée de Cocora. Elle est devenue de plus en plus touristique ces dernières années, et le dessin animé Encanto n’y est pas pour rien. Le paysage des collines aux palmiers de cire est devenu en effet emblématique de la Colombie, alors qu’il ne correspond qu’à une toute petite partie du pays. Ces palmiers sont les plus hauts du monde, jusqu’à 65 mètres de haut, et ne poussent qu’entre 2 500 et 3 000 mètres d’altitude dans la forêt de montagne tropicale. Dans cet écosystème se créent des forêts de nuages, ajoutant au côté féérique du lieu. Il faut dépasser le côté Disneyland de l’arrivée dans la Vallée, avec plein de rabatteurs de parkings, des tentes avec des souvenirs à gogo. Tout cela reste quand même bon enfant. Finalement si on veut juste marcher en pleine nature on le peut sans problème. C’est ce qu’on a fait le premier jour en empruntant le Sendero Bosque de Palmas. Plusieurs boucles sont possibles. Nous avons opté pour une balade d’un peu plus de 2 heures. Il était difficile de marcher plus avec les filles et comme souvent à cet endroit, la pluie s’est invitée et les nuages ont fini par boucher toute la vue. Il faut donc arriver tôt et prévoir l’équipement adéquat si on se lance dans la grande boucle, qui a l’air encore plus jolie. Notre hôtel était situé entre Salento et la Vallée, à une dizaine de minutes de cette dernière, nous y sommes retournés le lendemain, pour une attraction où nous étions seuls touristes avec des groupes de Colombiens : un parc à spots photos ! Cette fois nous sommes restés à l’entrée de la vallée. Pour quelques euros nous avons pu faire les stars dans plein de petits décors avec comme arrière plan les palmiers de cire. C’était rigolo, bruyant, super sympa, et les photos en jettent, on trouve ! Bref la vallée a beau être touristique, il y a de quoi faire selon les goûts de chacun.

Qui dit zone du café dit visite d’une plantation de café. Il faut compter en voiture une trentaine de minutes sur une piste bien défoncée pour accéder aux plantations. Il y en a plusieurs, accueillant plus ou moins de public, intensives ou pas, parfois bio. Après avoir lu divers avis nous sommes allés visiter la finca Don Elias. Nous étions en tout petit comité et avons apprécié les 2 heures de visite avec le jeune guide, que ce soit parmi les plans de café, lors de la fabrication du café ou bien sûr pour la dégustation. Il faut savoir qu’Amandine déteste le café mais s’est forcée à en boire pour l’occasion ! Rida lui aime ça et a sans surprise trouvé que le café ici – et même plus largement en Colombie – est excellent.

A vous le bel hôtel ! Eco Hotel La Cabana. L’emplacement est génial, à quelques minutes en voiture de Salento, sur la route de la Vallée de la Cocora, au bord d’un super rio. L’hôtel se compose de deux bâtiments avec de grands couloirs extérieurs et une déco magnifique. Nous avions une chambre quadruple spacieuse. Les proprios super sympas vous envoient à l’avance un livret avec plein d’activités à faire dans la région. Repas possibles sur place le soir avec un excellent rapport qualité-prix. Et le petit-déjeuner fait de produits de la ferme attenante est tout simplement le meilleur de tout notre voyage !

Filandia se trouve à 30 minutes de Salento, bien indiquée sur la belle autoroute qui traverse la région. C’est une des villes qui ont fortement influencé les créateurs du dessin animé Encanto. Ils en sont fiers et en jouent, en disposant à plusieurs endroits de la ville des spots photos colorés. La ville en elle-même est plutôt modeste. L’office du tourisme donne un super plan de la ville avec des propositions de parcours. La rue des Artisans est très photogénique avec ses maisons colorées et ses jardins fleuris. A noter que les magasins sont vraiment originaux et bons marchés. Ce fut dur de choisir mais les valises et sacs à dos n’étant pas extensibles, il a fallu s’y résoudre ! Plusieurs miradors et tours d’observation dans le coin permettent de profiter des beaux paysages de la vallée, mais nous n’en avons pas vraiment profité à cause de la bruine quasi incessante ce jour-là.

A vous le miam ! Un super resto à ne surtout pas rater, l’un des meilleurs qu’on a vus en Colombie : Helena Adentro. C’est le lieu branché de la ville, sur plusieurs niveaux, avec la déco et les recoins qui vont bien, et une vue incroyable. Nous y sommes heureusement arrivés tôt pour déjeuner, car après ça se remplit très vite ! Au menu peu de plats mais ils sont frais et travaillés en mode traditionnel revisité.

Nous avons passé une simple nuit d’étape à Manizales. Nous avons seulement profité des sources d’eau chaude dans un hôtel thermal, l’un des attraits de la région. La ville en elle-même nous a paru un peu grise et très encaissée dans la montagne, mais son centre-ville est parait-il intéressant. Il nous paraissait en tout cas difficile d’accès. Nous avons bien fait de ne pas nous attarder car ce qui nous attendait après était wow…

 

Région de Medellin

Jerico était notre premier stop dans cette magnifique région. Quand on pense que ce charmant village n’est même pas répertorié dans le Lonely Planet 2023 ! C’est à n’y rien comprendre… Nous avions lu les conseils de plusieurs voyageurs qui recommandaient ce stop, par ailleurs plus accessible que Jardin, autre village de charme, plus grand et plus éloigné. Jerico se mérite aussi pourtant. Il faut sortir de la route principale direction Medellin pour faire 45 minutes de route de moyenne altitude. On roule très lentement dans les poches de brouillard, on se demande un peu où on va atterrir… Dans un coin de paradis, tout simplement 😊 Nous avons passé la nuit dans un glamping à quelques kilomètres de la ville et avons arpenté le village le lendemain. Il remporte la palme des habitants les plus gentils, dans un pays où vraiment la barre est déjà bien haute. On n’a pas croisé une seule personne qui ne nous ait pas parlé ou ait rigolé avec les filles. Et quand Nora a loupé un trottoir et s’est étalée de tout son long par terre, c’est bien simple, c’est toute la rue qui était en émoi ! Le village est joliment localisé au milieu des collines, on peut avoir une belle vue depuis le mirador. Le centre-ville est simple, la place centrale aérée, les rues vivant mais assez communes. On a encore aujourd’hui du mal à dire ce qu’on y a vraiment trouvé mais pourtant on a été charmés. Comme souvenir nous avons acheté pour Elina la spécialité du coin : un carriel, petit sac typique du coin, qui pour le coup est plutôt porté par les hommes, en peau de vache. Nous avons déjeuné d’un almuerzo pour presque rien en regardant flâner les gens sur la place, rien de plus rien de moins, mais en se disant qu’on serait bien restés plus longtemps…

Nous étions attendus à Santa Fe de Antioquia pour notre échange de maison. 2 heures de route qui furent les plus belles du voyage, le long d’un petit rio offrant de superbes panoramas et une douceur de vivre presque palpable. Nous avons donc passé 3 jours dans cette ville à une heure de Medellin, qui n’était même pas dans notre projet à la base. Mais sur le site HomeExchange, une famille qui a vu que nous allions en Colombie nous a spontanément proposé sa fantastique maison (avec piscine, jaccuzzi, personnel de maison et tout…) donc nous avons adapté notre parcours en conséquence. Super choix car non seulement la maison était exceptionnelle, mais ça nous a fait découvrir la ville de Santa Fe qui est magnifique. Santa Fe était la capitale de la région d’Antioquia jusqu’en 1826. Elle offre encore de superbes bâtiments coloniaux, des rues blanchies à la chaux et une place très vivante. Nous y avons déjeuné, flâné, mangé des glaces artisanales, et passé une soirée avec les autres familles sur la place centrale un samedi. Nous avons également visité le seul petit musée de la ville, le Museo Juan del Corral, qui présente l’histoire de la ville et permet de voir une belle demeure d’époque avec son patio – l’entrée est gratuite et l’accueil comme toujours super sympa. Beaucoup de restos au bon rapport qualité-prix, dans des endroits agréables. A 5 kilomètres de la ville se trouve le Pont de l’Occident, au-dessus du Rio Cauca – l’un des premiers ponts suspendus du continent et son architecte est celui du pont de Brooklyn. Drôle d’ambiance, avec un vent violent, une route quasi déserte et une rivière qui confine au désert. A voir !

Medellin. Nous y avons finalement passé une seule journée, et avons choisi les coins les plus touristiques, même s’il y aurait beaucoup plus à voir dans cette ville énorme dont la réputation change peu à peu. Ce n’est plus le coupe-gorge des années 1990, mais il faut tout de même bien choisir les quartiers où l’on va. La ville est tentaculaire, étalée sur plusieurs collines. Nous sommes d’abord allés sur ce qui peut être considéré comme le centre, c’est-à-dire la Plaza Botero. Botero, vous vous en souvenez, nous avions découvert ses œuvres dans son musée à Bogota. Cette fois ses 23 sculptures en bronze sont disposées de part et d’autre de beaux monuments sur la place, tels que le Musée de Antioquia et le Palais de la Culture. L’environnement est grouillant, avec les vendeurs ambulants côtoyant les touristes et les nombreux policiers. On sent bien que ce n’est pas la même ambiance que dans les petites villes, mais nous ne nous sommes pas sentis en insécurité pour autant. Quelques minutes de métrocable suffisent pour arriver à la station San Javier d’où partent les tours organisés pour le quartier de la Comuna 13. S’il est possible d’aller tout seul dans ce quartier jadis dangereux mais désormais pacifié, nous recommandons fortement de bénéficier des explications d’un guide local. Dans la Comuna 13 on ne doit en effet pas juste s’intéresser au street art, aux escaliers mécaniques qui ont désenclavé le quartier ou à la vue magnifique sur le reste de la ville. Il faut entendre les témoignages des gens qui il y a 20 ans encore avaient le choix entre soutenir les paramilitaires ou les trafiquants de drogue… Nous avons choisi Zippytour pour en savoir plus sur le « nettoyage » décidé par le Président Alvaro Uribe en 2002, faisant des centaines de morts et disparus. La vie a repris, différemment, les familles ont ouvert des commerces et restaurants, pour aboutir au quartier désormais très touristique d’aujourd’hui. On a vu cela comme une métaphore de la ville qui renait peu à peu, et même du pays qui a encore pour certains – et à tort – une mauvaise réputation ; superbe exemple de résilience qu’on a beaucoup aimé

Guatape. L’une des images qui viennent tout de suite à l’esprit quand on pense à un voyage en Colombie. Nous conseillons vivement d’y rester plusieurs jours pour en profiter à différents moments de la journée et même de la nuit, et avoir la chance de se promener dans le village sans trop de monde. Alors oui, c’est touristique, il y a beaucoup de restos, d’échoppes de souvenirs, mais c’est plutôt bien fichu, avec de grands parkings extérieurs, de sorte que tout se découvre à pieds (ou en motochivas stylées pour les fatigués). Petit point géographique : Guatape se situe à 80 km à l’est de Medellin, environ 2 heures de transports, donc théoriquement faisable dans la journée mais on ne recommande vraiment pas. Par contre l’aéroport de Medellin se situant à mi-chemin entre les 2 villes, visiter Guatape comme nous l’avons fait avant de quitter la région est une bonne option. La petite ville donc est située sur les bords d’un lac artificiel sur lequel on peut faire une balade en petit bateau. Pas grand-chose à voir à part les villas somptueuses des stars colombiennes comme Shakira, Maluma ou James Rodriguez, et l’ancienne propriété – quasi détruite – de Pablo Escobar. Ce qu’on a préféré c’est arpenter les jolies rues colorées de Guatape, connues pour leurs zócalos, des frises en relief sur les murs des maisons colorées qui font référence aux coutumes et aux légendes de la région. La place centrale dominée par la cathédrale est aussi très chouette. Et le soir les lumières sont superbes. A 15 minutes en voiture de là, la Piedra del Penol offre un joli challenge : ce monolithe de 220 mètres qui détonne avec le reste du paysage peut être gravi en près de 700 marches. Il vaut mieux y aller assez tôt dans la journée pour être à l’aise dans les escaliers étroits et ne pas trop souffrir de la chaleur. En haut c’est bien sûr un magnifique panorama sur le lac artificiel et ses petites îles qui attend les courageux. Nous portions Nora dans le porte-bébé (ouille les cuisses), mais Elina, 5 ans, a réussi à monter tout ça d’une seule traite, une grande fierté pour elle.

Après quelques jours dans cette très belle région, nous avons repris l’avion pour la côte caraïbe, pour une fin de séjour des plus caliente.
 

La côte Caraïbe

CHALEUR. C’est le premier mot qui nous vient quand on repense à cette région. Nous avons là aussi dû faire une sélection et avons notamment renoncé au fameux parc Tayrona, à notre sens très compliqué à parcourir avec un bébé de 20 mois.

Nous avons commencé par passer quelques jours à Carthagena de Indias. Nous avons mis un peu de temps à nous habituer à cette autre Colombie. Il y a le climat lourd et humide dont nous avons parlé, mais aussi les touristes (notamment américains) par milliers – ce qui change beaucoup l’ambiance, et surtout les prix. Les rabatteurs sont également de la partie dans le centre de la ville, les mendiants, les petites arnaques – bref pas du tout ce qu’on avait vu jusque là ! Nous avons donc passé le minimum de temps nécessaire pour voir le cœur historique de Carthagène.

Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, le cœur historique est l’un des plus beaux exemples de l’architecture coloniale hispanique. A l’intérieur des remparts les rues des quartiers San Diego et San Pedro sont faites de jolies maisons ouvragées aux balcons fleuris, dont beaucoup sont transformées en hôtels de luxe. De belles places accueillent des cafés la journée, des spectacles le soir. Il est possible de faire tout ou partie du tour des murailles. C’est joli oui, mais bondé par endroits et cher. Heureusement nous avions choisi un hôtel hors de cette zone dans le quartier de Getsemani, qu’on a A-DO-RE. Il suffit de quelques minutes à pieds le long du port pour s’y rendre. C’était autrefois le quartier un peu « craignosse » des routards désargentés. Avant qu’il soit complètement gentrifié – dans quelques années – il offre pour le moment beaucoup d’attraits : une vie moins guindée que dans la vieille ville avec des tarifs abordables et aucun problème de sécurité. Ah et puis bien sûr, le street art, le plus beau qu’on ait vu en Colombie ! On a adoré sortir le soir avec les filles, croisé les groupes de danse et de musique, traversé les bars posés en pleine rue avec de la salsa qui s’échappe de chacun. Une ambiance magnifique et super attachante. Le reste de la ville de Carthagène est immense. Il y a notamment le quartier de Bocagrande avec ses immeubles modernes et le front de mer où apparemment il est très difficile de rester au calme. Nous avons préféré cuire au soleil en visitant le Castillo de San Felipe de Barajas, plus grande forteresse construite par les Espagnols dans leur colonie. Il ne subsiste plus grand-chose aujourd’hui du bastion du 18ème siècle, mais assez pour imaginer les baraquements et sous-terrains d’où ils veillaient sur les alentours de la ville. Vous y verrez plein de vendeurs de chapeaux et on comprend pourquoi : on y est en plein cagnard, ça tape dur. A visiter le plus tôt possible dans la journée.

A vous le miam ! De la Colombie interne on a apprécié certains plats assez roboratifs comme la bandeja paisa. Assez comparable à ce qu’on peut trouver dans d’autres pays voisins. En arrivant dans les Caraïbes on a ouvert un nouveau champ gastronomique, avec du poisson, des épices, du créole, du riz coco… Cela dépend bien sûr des endroits mais il y a eu du très bon rapport qualité-prix. Citons pour Carthagène le très central et fréquenté Espiritu Santo, et la plus confidentielle Mulata avec ses fruits de mer parfaitement cuisinés. Pour Rincon del Mar, mention pour El Che tenu par un sympathique chef français, les pieds dans le sable.

Nous voulions ensuite une étape balnéaire. Depuis Carthagène des sorties sont possibles à la journée, mais sur des îlots ultra-bondés avec alcool etc, pas trop notre délire. Nous avons choisi Rincon del Mar, un petit village de pêcheurs, encore inconnu dans plusieurs guides, mais plus vraiment pour qui suit les blogs de voyageurs et les récits Instagram de voyages en famille. En effet ici c’est paisible, familial, simple. Mais de plus en plus fréquenté par les Européens et clairement par les Français qui tiennent d’ailleurs pas mal de commerces ! Hormis la plage, agréable et à l’eau super chaude, notre seule sortie fut pour la visite de la mangrove avec l’association locale Mundo Verde. En fin d’après-midi nous avons pris une barque avec un guide qui nous a expliqué que ce qui était jadis une décharge sauvage a repris vie grâce aux habitants du village sensibilisés à la biodiversité. La mangrove communique avec la mer et connait donc des marées elle aussi. Il est possible d’y voir des crabes, des oiseaux et des familles de paresseux. Depuis Rincon il est également possible de se baigner avec du plancton bioluminescent la nuit (mais avec les filles ça nous paraissait compliqué), prendre des cours de percussions ou de fabrication de bandanas. Un petit conseil pour choisir votre auberge : s’assurer qu’elle a un groupe électrogène car les coupures d’électricité ont l’air d’être régulières, et prendre une chambre vue mer pour ne pas mourir de chaud ni entendre la fête et les scooters les soirs et week-ends.

L’Archipel de San Bernardo est situé juste en face à moins d’une heure de bateau. Il est possible de faire une sortie à la journée mais nous avons choisi de jouer les Robinson sur l’île de Tintipan. Ile dont nous avons finalement vu peu de choses car notre hôtel était situé sur la pointe Nord (d’où son nom de Puntanorte, qu’on recommande par ailleurs) et du reste il y a peu à voir hormis la mangrove, les moustiques et quelques hôtels posés sur un banc de sable comme le nôtre. Là encore nous avons très bien mangé, que des produits frais pêchés sur site et agrémentés à la créole. Repos donc pour ces derniers jours, avant un petit périple de 3 heures de bateau puis avion intérieur pour Bogota avant le retour !

La prochaine fois : Le pays a une telle richesse ! Le sud a l’air magnifique avec Popayan. La côte pacifique bien que sauvage semble aussi avoir son charme. Et sur la côte caraïbe avec des filles plus grandes nous pourrions voir le très beau parc Tayrona ou le désert de la Guajira, sanctuaire des Indiens Wayuu.

Un peu de musique en regardant les photos ? Colombia, mi encanto de Carlos Vives.