En bref
Office du tourisme
Patrimoine Unesco
Les conseils de France diplomatie
Quand y aller
Budget moyen : 30 €/jour/personne
Langues : espagnol, quechua, aymara
Nombre d’habitants : 30 millions (2013)
Carnet de voyage au Pérou
Quand
Conditions
Ce qu’on attendait de la destination
Bilan
Nos conseils
Où nous sommes allés
La prochaine fois
Galerie photos
Quand : 3 semaines en septembre dans le cadre de notre tour du monde
Conditions : voyage en bus dont plusieurs trajets de nuits, hôtels réservés la veille pour le lendemain par Internet. Réservations plus en amont pour le Machu Picchu.
Ce qu’on attendait de la destination : découvrir les vestiges incas, « les mystérieuses cités d’or » bien dans nos esprits 🙂
Bilan : Du Nord au Sud, nous avons vu plus que beaucoup de touristes qui se contentent du Machu Picchu et de ses environs, et avons apprécié le pays et ses habitants. Les distances ne sont pas forcément énormes, mais les routes sont en mauvais état donc les trajets très longs. On a ainsi passé 4 nuits dans le bus. Niveau confort, on s’attendait à bien pire ! Nous avons testé plusieurs compagnies de bus, aussi bien fréquentées par les locaux que par les touristes. Toutes ont été ponctuelles et sûres. Certaines présentaient même un super service, avec siège cama (comme un lit), couverture, repas chaud, wifi… Niveau sécurité, bien moins inquiétant que ne le dit « France Diplomatie ». Contrairement à l’Equateur par exemple, nous n’avons pas craint de sortir à la nuit tombée.
Nos conseils : Voyez plus loin que le Macchu Picchu ! Il y a tant à voir et à explorer dans le pays ! Des choix ont été faits par le gouvernement et un net déséquilibre apparaît en faveur du sud et des sites incas. Les sites pré incas du Nord semblent délaissés alors qu’ils sont magnifiques. Pour le Machu Picchu, prévoyez bien en amont !
Mancora : cité balnéaire à taille humaine, bondée en été (janvier) mais plutôt calme le reste du temps. C’est le seul endroit de la côte Pérou où la mer n’est pas trop froide pour se baigner. C’est sans conteste l’endroit où l’on a le mieux mangé dans le pays, la ville comptant plusieurs petites adresses que l’on pourrait qualifier de gastronomiques et recherchées, avec un excellent rapport qualité-prix. Très bon ceviches on ne peut plus frais. Ah oui, petite activité à Mancora quand même : une demi-journée d’observation des baleines qui viennent au large des côtes pour se reproduire. Accompagnés par de super guides naturalistes (Pacifico Adventures) nous en avons vues pas mal à quelques mètres, et des baleineaux aussi !
A vous le bel hôtel ! Nous avons passé 3 nuits à l’Ecolodge, très belle demeure d’architecte créée et gérée par des Français (en savoir plus sur son histoire ici). Une adresse de charme qu’on vous recommande si vous passez par là, avec une superbe déco, une belle piscine et un excellent petit déjeuner.
Possibilité de réserver la sortie d’observation des baleines.
Chiclayo. Absolument aucun intérêt dans cette ville hyper bruyante où 9 voitures sur 10 sont des taxis en quête de clients. Mais elle sert de base pour aller visiter à Lambayeque un des musées les plus célèbres du pays : las tumbas del Señor Sipan. C’est un magnifique plongeon dans la culture Moche (ou Mochica), qui a existé entre les 2ème et 7ème siècles (aucun rapport avec les Incas donc). En 1987 une tombe d’un seigneur a été retrouvée, enterré avec femme, maîtresses, enfants, gardes, chiens, lama et tous ses biens. Poteries, parures en or etc… Tout est conservé comme si cela avait été fabriqué la veille, avec un sens du détail inouï ! Un magnifique musée donc, où les photos sont interdites (vous pouvez vous faire une idée ici).
Trujillo. Une étape extrêmement agréable. C’est une ancienne ville coloniale prospère et ensoleillée, avec des habitants réputés comme les plus sympas du pays. Et c’est vrai qu’ici tout le monde nous parlait !
Toujours de la culture Moche, nous avons visité la Huaca de la Luna, grand complexe religieux où étaient effectués des sacrifices. Les fils de bonne famille s’affrontaient au combat, le perdant était empoisonné, égorgé puis disloqué pour calmer les dieux. Le site se visite obligatoirement avec un guide, ce qui est un vrai plus pour décrypter les beautés moches. Après les Moche vinrent les Chimu (8 au 15ème siècles) qui bâtirent le site de Chan Chan, classé patrimoine mondial de l’Humanité, que nous visitons aussi. Tout étant fait en adobe, le temple est presque détruit par le vent et le temps. On peut encore voir certaines frises qui nous interrogent ; sans vouloir être désobligeants avec les Chimu, on est obligés de comparer ces poissons pas très très fins avec la richesse des créations Moche ou encore avec les temples d’Angkor qui leur sont contemporains… Toujours depuis Trujillo, un saut de puce emmène à Huanchaco, village côtier où on peut admirer le courage des pêcheurs qui bravent le Pacifique à bord de barques en totora (sorte de paille).
Lima. La capitale est réputée pour être un lieu de passage obligé mais qui ne vaut pas vraiment le coup de s’attarder. Elle est en effet très étendue, bruyante, congestionnée, polluée, et plusieurs mois par an recouverte d’une pellicule de brouillard/brume appelée garua. Nous avons trouvé tout de même un certain charme au quartier historique, par ailleurs au patrimoine mondial de l’UNESCO. Une demi-journée suffit. La plaza mayor à elle seule vaut le détour : très beaux édifices coloniaux, imposante cathédrale et palais du gouvernement. C’est là à 12h que nous avons assisté ébahis à la relève de la garde. Nos amis péruviens ne sont pas les plus modestes : au moins une trentaine de gardes font des pas de géants au son de Carmina Burana (il y a même un passage avec la musique du film Gladiator !) en poussant d’incroyables cris. Non loin de là, le magnifique couvent Santo Domingo, encore habité par des moines dominicains, où sont vénérés deux saints : Santa Lisa de Lima, adorée dans toute l’Amérique latine, et San Martin de Porres, le premier Noir canonisé. Les voyageurs se retrouveront immanquablement dans le quartier de Miraflores, où se retrouvent étrangers et Limeñotes argentés. Propre, calme, sympa mais un peu aseptisé.
Ica. Un tout autre Pérou, celui des dunes de sable et d’une agréable oasis, la lagune de Huacachina. La balade classique se fait en buggy qui « promène » les touristes dans les dunes pendant une heure, s’arrêtant pour les lancer sur des planches de surf sur de grandes pentes. Imaginez un mélange entre Space Mountain et le Paris Dakar, où plus tu cries et plus le chauffeur se marre et fait des trucs dingues que tu veux même pas regarder (changements brusques de direction, énormes descentes et non moins énormes montées, quelques envolées !). Oui, on a bien rigolé, mais pour être honnêtes, on a aussi eu un peu honte d’avoir participé à une activité qui pollue beaucoup et à terme risque d’abîmer ce très beau lieu…
Nazca se trouve encore plus au sud, toujours près de la côte pacifique. Le nom vous dit forcément quelque chose pour les fameuses lignes dont on ignore encore la signification exacte (on sait juste qu’elles ont été réalisées par le peuple nazca il y a presque 2000 ans). Nous avons d’abord découvert le cimetière de Chauchilla où on peut voir des momies de la civilisation nazca. Toutes les tombes ont été pillées de leurs bijoux et céramiques. Ne restent que ces corps en position fœtale, dont les cheveux sont parfaitement conservés, et dont nous apercevons tantôt un pied ou une main. Un lieu aussi émouvant qu’étonnant, et encore largement inexploré. Mais le clou de cette étape reste bien le survol des fameux dessins, à faire dans un petit avion de 6 places. Manque de chance, une météo capricieuse (trop de nuages et de brume le matin) et des compagnies peu sérieuses pratiquant le surbooking (AeroParacas notamment) rendent le graal quelque peu difficile à atteindre. Après de multiples reports, nous sommes finalement partis dans un vol à 17h, sous un soleil rasant qui donnait une lumière magnifique à ce paysage aride. Grâce aux super explications du co-pilote (compagnie Air Majoro, que l’on recommande vivement), nous avons réussi tous les 2 à voir les 10 figures que nous avons survolées. Quelle joie ! Ce qui nous a surpris est que sur les dizaines d’hectares où se trouvent les figures, des centaines de ligne sont tracées ! Il faut donc être très attentif et observateur, et garder à l’esprit que si des figures comme le condor font 130 mètres de large, d’autres comme le chien n’en font que 50. Une expérience en tout cas incroyable.
Arequipa. C’est la deuxième ville du Pérou, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Fait étonnant : quel que soit l’endroit où l’on regarde, la ville semble entourée de volcans et montagnes enneigées. Son protecteur est d’ailleurs l’imposant volcan Misti.Au programme : arpenter les belles rues du cœur historique, admirer la belle Plaza de Armas, ou encore rencontrer Juanita, une jeune fille Inca sacrifiée puis conservée dans la glace depuis des siècles (photos interdites mais la voici ici), faire un tour au marché local, sillonner les miradors au coucher du soleil… L’inratable de la ville : la visite du monastère Santa Catalina. Prévoir de consacrer au moins une demi-journée à la découverte de cette ville dans la ville. Les bonnes sœurs issues de familles riches de la région ont eu pendant des siècles un régime un peu spécial, leur permettant d’habiter de confortables maisons et même d’avoir des esclaves ! Très beaux cloîtres, beaucoup de petits recoins, de belles couleurs… bref un régal.
Canyon de Colca. Au départ d’Arequipa, nous avons pris une excursion organisée sur 2 jours. Les déplacements étant très compliqués dans ce coin, c’est ce qui nous paraissait le plus simple. Bon choix car tout s’est très bien passé : programme intéressant, guide sympa. On s’est arrêtés à de nombreuses reprises pour des photos de paysages grandioses, faisant penser à des décors presque irréels. L’étape nocturne est Chivay, seulement quelques rues entourées de montagnes, et des thermes où il fait bon passer la soirée. Le lendemain, le clou du week-end : après quelques heures d’une route magnifique, arrivée à la Cruz del Condor, pour voir les oiseaux du même nom. Les adultes sont noirs à collerette blanche alors que les plus jeunes sont marrons. Cette escapade nous a fait entrer dans les Andes péruviennes, emblématiques de l’image qu’on se fait du Pérou, et de fait beaucoup plus touristiques.
La Vallée sacrée. Nous y voilà : la vallée sacrée, le cœur de l’Empire inca. Empire mythique, qui n’a pourtant régné qu’à peine plus d’un siècle (jusqu’en 1534) avant de se faire laminer par les Conquistadores (assassinat de l’Inca suprême, destruction systématique des lieux de culte et de pouvoir, « évangélisation » parallèllement au pillage, meutres de masse etc…). Nous avons passé presque une semaine dans ces lieux chargés d’Histoire et de mythes, et en sommes sortis catastrophés par la perte immense que constitue la destruction de cette civilisation.
Cuzco et ses environs. Avec notre boleto turistico (cher mais très complet) il est possible de faire sur plusieurs jours la tournée des plus beaux sites incas. Cuzco est considérée à juste titre comme la plus belle ville du Pérou. On peut ajouter que le dimanche elle est encore plus belle et calme. Malgré le nombre colossal de touristes, nous avons vraiment apprécié arpenter les ruelles du quartier San Blas (où était notre hostel), visiter les belles casonas et églises, et surtout traîner sur la Plaza de Armas. C’est sur cette place qu’a été exécuté Tupac Amaru II, meneur de la révolte des indiens en 1780. Une somptueuse cathédrale cohabite avec des rues incas, un monastère dominicain est construit sur l’ancien temple du Soleil, bref c’est ici mieux que nulle part ailleurs que l’on peut ressentir l’Histoire difficile et le mélange des cultures qui ont façonné le Pérou d’aujourd’hui.
– Pisaq « le petit Machu Picchu » (en fait plus étendu !) : de fait il s’agit bien d’une ville, avec ses quartiers, ses commerces, son cimetière, ses magnifiques cultures en terrasse, ses lieux de culte… Le site est assez fréquenté mais finalement tous les groupes se massent dans la première partie, ne voyant presque rien du site, et laissant aux curieux le plaisir de le découvrir presque seuls !
– Sacsayhuaman permet d’admirer un superbe panorama sur la vallée. Le site en lui-même ressemble à une forteresse de défense inca : il ne reste plus que les imposants murs, avec leurs pierres reconnaissables. Chacune pèse plusieurs tonnes et on ignore comment les Incas -qui ne connaissaient pas la roue- faisaient pour les déplacer. Un mystère de plus.
– Ollantaytambo est la frontière ouest de la vallée sacrée, là où s’arrête la route. Nous avons passé une nuit dans la seule ville péruvienne qui a conservé son tracé inca. Impressionnante forteresse bâtie à flanc de montagnes.
– Moray est difficile d’accès, nous avons privatisé un taxi. Les interprétations diffèrent quant à la signification de ces cercles perdus au milieu de la vallée. De là ne pas manquer les Salineras, salines énormes créées par les incas et toujours exploitées aujourd’hui.
Macchu Picchu. Le meilleur moyen de visiter le site emblématique est de le voir très tôt (ouverture des portes à 6H du matin). C’est ce que nous avons fait, nous permettant de visiter la ville en elle-même (habitations et temples) puis de se lancer LE défi de la journée : l’ascension de la montaña Picchu, 3061 mètres d’altitude (ne pas confondre avec le Huyana Picchu). C’est donc parti pour 2160 marches, enfin ce qu’il reste des marches bâties par les incas il y a 500 ans… Nous avons mis 1h20 pour monter et 50 minutes pour descendre. En haut, pique-nique face à un Machu Picchu tout riquiqui et aux énormes montagnes qui veillent sur lui et l’ont protégé des Espagnols : grandiose ! On a beau l’avoir vu depuis toujours en photo, le voir, le respirer « en vrai » est quelque chose qui nous a marqués.
A vous l’arnaque ! La journée la plus chère de notre tour du monde, avec près de 200€ chacun pour visiter le site emblématique. Il faut compter avec un train plus cher que ceux de la SNCF (aucune route ne va jusqu’à Aguas Calientes, la ville étape du Mapi – autre option : faire un détour de 6h puis marcher 1h30-2h depuis la Central Hidroelectrica), un bus parmi les plus chers au monde (1$ la minute) et bien sûr l’entrée du site en elle-même. Le service en plus ne suit pas, à l’instar de Peru Rail qui fait du surbooking pour ses trains hors de prix et a failli nous faire rater le retour à Cusco !
Puno. Grosse ville sans charme sur les bords du lac. Ce n’est pour nous qu’une étape pour organiser d’autres sorties. A 2 heures de route se trouve l’étonnant site de Sillustani, nécropole pré-inca et inca, faite de hautes tours impressionnantes qui accueillaient jusqu’à 15 corps chacune. Du haut de la colline à qui on prête encore un caractère magique, la vue est magnifique.
Pour découvrir le lac Titicaca côté péruvien, nous sommes partis 2 jours et 1 nuit. Les îles Uros tout d’abord, les fameuses îles flottantes, faites de roseaux. On débarque sur une d’entre elles, où pendant 2 heures on nous explique comment vivent (ou plutôt vivaient) ses habitants, comment flottent les roseaux (totora) etc… Assez fake mais amusant à voir.
L’authenticité, nous l’avons trouvée sur l’île Amantani. Nous étions accueillis chez Isidro, chef d’une des 10 communautés de l’île, et sa femme Alejandrina. Depuis quelques années et à tour de rôle, les habitants de l’île accueillent des touristes. Ça se fait avec les conditions du bord : pas d’eau courante (et encore moins d’eau chaude !), peu d’électricité, pas de chauffage (et franchement même avec 5 couvertures on gèle) mais avec plein de choses à nous montrer. Après une balade pour voir le coucher du soleil depuis le temple de Pachatata, Alejandrina nous a prêté des costumes traditionnels et c’était parti pour la peña ! Le lendemain, nous visitions avant de rentrer à Puno l’île de Taquile, fort jolie avec ses sentiers, ses portes du soleil… Beaucoup de choses sont passionnantes sur les coutumes locales (identification des chapeaux et des vêtements suivant l’âge et le statut marital, fabrication du shampooing local…). Ce qui nous a le plus interpelé : lors du mariage, la femme offre à son époux une ceinture faite en bonne partie avec… ses propres cheveux ! Autre particularité intéressante : les habitants de cette île sont tous végétariens, tout en étant éleveurs de moutons ! Une très belle étape et de super échanges avec les peuples andins, avant de quitter le pays pour suivre plus au sud, le chemin de la Bolivie.
La prochaine fois : Huaraz et ses environs, comme la laguna 69.
Un peu de musique en regardant les photos ? Désolé pour le cliché mais on ne peut résister à El condor pasa, entendu environ 344 fois lors de notre séjour.