En bref
Office du tourisme
Patrimoine Unesco
Les conseils de France diplomatie
Quand y aller
Budget moyen : 25€/jour/personne
Langues : malais (officielle), anglais, chinois…
Nombre d’habitants : 30 millions (2014)
Carnet de voyage en Malaisie
Quand
Conditions
Ce qu’on attendait de la destination
Bilan
Nos conseils
Où nous sommes allés
La prochaine fois
Galerie photos
Quand : 3 semaines pendant l’été 2014 ; un week-end de transit en janvier 2016 dans le cadre de notre tour du monde
Conditions : Déplacements en car et en vols internes ; hôtels pour la plupart réservés sur Internet
Ce qu’on attendait de la destination : retourner vite en Asie ! Se déplacer et manger pour quelques euros, pouvoir alterner dans un même séjour des villes intéressantes et des jours plus « nature », découvrir Bornéo dont le seul nom fait rêver.
Bilan : tout comme on pensait ! Le pays nous a rappelé l’Indonésie (presque la même langue le bahasa, même cuisine) et Singapour (même mélange de population, même architecture) que nous connaissions déjà. On s’y est donc sentis très vite à l’aise. En raison de la diversité de la population, on est amenés à vivre des expériences très diverses selon les villes et même selon les quartiers. 3 groupes de population principales : les Malais, les Indiens et les Chinois. A Bornéo surtout, mais aussi dans le centre de la péninsule, des tribus essaient de conserver leur mode de vie. On sent le pays en pleine mutation, avec ses avancées mais aussi ses excès, comme la déforestation, au profit de l’industrie de l’huile de palme.
Nos conseils : Le pays est très industrialisé, les hôtels y sont très confortables la plupart du temps et les déplacements se font très facilement, en vols pas chers via Air Asia, ou avec des bus hyper confortables et encore moins chers. La péninsule compte pas mal de points d’intérêt mais vous entrerez dans une toute autre dimension en allant sur l’île de Bornéo (que la Malaisie partage avec l’Indonésie). Attention toutefois dans la région de Sabah, où sévissent des groupes terroristes.
Kuala Lumpur. Une mégapole qui revêt peu d’intérêt pour certains, mais dont l’éclectisme nous a séduits, à l’instar de Bangkok ou Singapour. Nous y avons passé plusieurs journées, au début et à la fin de notre séjour, sans nous ennuyer. Nous avons surtout résidé dans le quartier très animé de Bukit Bintang et finissions presque toujours la soirée au pied des Twin Towers ! Il est facile de se déplacer dans la ville, grâce aux lignes de métro et de monorail (attention, pas de billets communs à ces deux systèmes), aux bus touristiques gratuits et au skybridge climatisé et sécurisé.
Bukit Bintang. C’est le centre touristique de Kuala Lumpur. Pas mal de malls, de restaurants, d’hôtels, et de bruit. On y passe forcément tout ou tard, au moins en raison de son aspect central. Une curiosité sympa : la Jalan Alor, petite rue consacrée à la street food. Soyons honnête, c’est un peu plus cher qu’ailleurs et le fait que la ruelle ne soit pas piétonne est assez gênant. A noter que la rue principale de Bukit Bintang subit des travaux très invasifs depuis au moins 2013. Nous avons été très surpris de voir début 2016 qu’ils avaient à peine avancé !
Le centre colonial est agréable et peut se parcourir à pied. Sur quelques rues se serrent de beaux bâtiments coloniaux et des maisons Peranakan. Au centre, Merdeka Square, la place de l’Indépendance, qui accueille le mât où fut hissé le drapeau malaisien le 31 août 1957. Cette année (2014) nous étions donc sur place pour le 57ème anniversaire de l’indépendance. Mais à part le défilé sur la place, presque toutes les festivités furent annulées en hommage aux victimes des accidents des vols MH370 et MH17. Juste à côté de la place, la KL City Gallery est une sorte de musée de la ville-office du tourisme. Ne pas rater la très belle présentation sons et lumières à l’étage (gratuite). Le musée des textiles de l’autre côté de la rue est magnifique et très intéressant (et peu fréquenté). Masjid Jamek est la mosquée que vous ne pourrez pas rater dans ce quartier. Elle est superbement illuminée le soir. L’intérieur est plutôt quelconque mais nous avons été très bien reçue par une volontaire de la communauté qui nous a expliqué beaucoup de choses. A noter qu’elle subissait en 2016 de grosses rénovations.
Chinatown est comme son nom l’indique, le quartier chinois, avec ce qu’il faut de lampions, de devantures étonnantes de poissonniers, de bouis-bouis un peu louches. On arrive du coup à une forme de mondialisation étonnante puisque ce quartier nous a follement rappelé le Chinatown de… San Francisco ! Plusieurs temples chinois un peu en dehors de la frénésie des rues commerçantes, et un beau temple hindou : Sri Mahamariamman.
Parc des Lake Gardens. Attention ça monte ! Ici vous vous déplacerez surtout en taxi (bon marché). Sur une colline un peu à l’écart du centre, voici une zone où on peut enfin respirer et un peu moins transpirer. Nous sommes d’abord allés au Jardin des Orchidés. Le Bird Park juste en face est vraiment trop cher, mais il est possible de voir pas mal d’oiseaux en prenant un pot au bar dans le parc comme nous l’avons fait. En redescendant, arrêt au musée d’art islamique. Alors là, c’est d’après nous incontournable ! Le bâtiment en lui-même est beau, les salles aérées et bien agencées. Les expositions sont intéressantes et très bien mises en valeur (explications en anglais). Coup de cœur pour les maquettes des mosquées du monde. Une vraie réussite ! Non loin de là, la mosquée nationale peut accueillir 15’000 fidèles et est de facture récente (1965).
Kuala Lumpur City Center (KLCC) n’est pas vraiment le centre, mais plutôt le quartier des affaires, des malls et des bureaux. C’est bien sûr ici que vous pourrez admirer les Petronas Towers. Comme on les trouvait surtout jolies en bas sous toutes les coutures et qu’on était déjà montés au sommet de la Burj Khalifa à Dubaï, on n’y est pas montés. Si cela vous intéresse, réservez bien à l’avance car il y a moins de 1’000 billets en vente chaque jour. Les tours en elle-même sont un lieu de vie et de sortie qui nous a plu. Elles sont entourées d’un très joli parc. A leurs pieds, un lac avec un show sons et lumières plusieurs fois par soir. A l’intérieur, un grand mall Suria KLCC dont nous vous recommandons surtout les food courts, bon marché et très variés. Nous n’avons pas fait les autres activités du quartier. Si elles sont légion (aquarium, parc d’attraction, tours…) elles sont surtout très chères pour quelque chose qu’on pourrait faire dans presque toutes les grandes villes du monde.
A quelques stations de métro, Batu Caves sont des grottes sacrées pour les Hindous. On est surtout frappés par l’énorme statue dorée de Murugan, puis par les 272 marches qu’il faut monter. A l’intérieur, rien de bien sensationnel, mais une ambiance spirituelle et des singes assez drôles même si pas très sympas.
A vous le bel hôtel ! : Villa Samadhi. Vu le prix, on n’y est que restés qu’une nuit et deux jours juste avant de reprendre l’avion du retour grâce à la gentillesse de la gérante. Alors là on est dans le top du top. Des chambres toutes différentes en bois foncé, de petites attentions (corbeille de fruits, cocktail offert le soir) et bien sûr cette magnifique piscine tropicale.
Putrajaya est la capitale administrative de KL, construite de toutes pièces en 1995. C’est aussi aseptisé et lisse qu’à Disneyland. Presque personne dans les rues.
Malacca. Nous y avons fait l’aller-retour depuis KL dans la journée. C’est tout à fait jouable. Le car peut être réservé le matin même à la gare routière et est encore une fois à un tarif imbattable (2€ pour 200 kilomètres). C’est la plus vieille ville de Malaisie, et elle a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO avec Penang pour son architecture peranakan, qu’on trouve également à Singapour. D’ailleurs un mot de la culture peranakan ou baba nyona : elle est le produit du métissage sino-malais. Malacca, située à une place stratégique, a été occupée par les Indiens, les Arabes, les Portugais, les Hollandais et les Anglais. Fort logiquement, les curiosités à voir sont de natures et d’histoires très différentes, sur un tout petit périmètre (tout se fait à pied). Le quartier hollandais de Bukit Saint-Paul est sûrement le premier que vous verrez, avec Christ Church, plus ancienne église protestante du pays et tous les bâtiments rouges autour. En montant sur les collines derrière, des ruines portugaises d’un intérêt relatif, des musées sur à peu près tous les sujets presque vides… Nous, on a aimé et on vous conseille le Palace du Sultan pour son intérieur frais tout en bois et son beau jardin. De l’autre côté de la petite rivière, on arrive à Chinatown. Les belles maisons peranakan s’enchaînent sur plusieurs rues parfaitement entretenues. On n’est pas seuls à les admirer et la déambulation peut parfois être fatigante avec le bruit, la circulation, et les trottoirs minuscules. Un tour en trishaw peut être reposant (on dit ça mais on ne l’a pas fait). Beaucoup de choses à voir dans un mouchoir de poche, musées dans des shophouses, temples chinois et hindous, mosquées, magasins intéressants… Nous avons aussi fait une petite « croisière » sur la rivière. Une autre façon de découvrir la ville, cette fois dans sa partie plus quotidienne que musée. La promenade le long de la rivière a été réaménagée et permet de voir le street art qui comme à Penang commence à fleurir.
Cameron Highlands. Nous avons bien eu la bouffée d’air frais qu’on nous promettait ! La station a été bâtie par les Anglais à 1500 mètres d’altitude. Il y fait donc bien meilleur qu’ailleurs, et une petite laine est même supportable le soir. Ce climat a permis la culture du thé, qui a façonné le paysage. Les plantations sont accessibles au public, qui peut aussi visiter les usines, et acheter du thé dans les boutiques bien entendu. Nous avons visité le Sungei Palas Tea Centre et le Boh Tea Garden. On resterait des heures à photographier ces panoramas qui changent au gré de la météo (il y a rarement du soleil, mais le vert du thé évolue suivant l’humidité, le brouillard etc…). Nous avons évité avec soin la visite des serres à fraises et les jardins aux papillons, attrape touristes déconseillés par les voyageurs sur Internet (et par ceux qu’on a rencontrés sur place). Presque par hasard, nous avons poussé la porte de l’agence Cameron Secrets qui proposait une approche plus durable et nature. Nous avons adoré l’excursion au Gunung Brichang et à la Mossy Forest que nous avons faite avec eux. Nous avions un super guide amoureux de la nature, que nous avons suivi pour une immersion dans cette forêt presque unique au monde et vraiment inquiétante, au milieu des népanthès, les plantes carnivores. Pour ceux qui n’ont pas une bonne condition physique, il est possible d’avoir un aperçu de la forêt sur quelques dizaines de mètres sur un ponton aménagée à quelques encablures.
A vous le miam ! La cuisine malaise ressemble beaucoup à la cuisine indonésienne, avec son riz et ses nouilles sautées à à peu près tout. Il y a ensuite les spécialités régionales, comme la nourriture baba nonya réputée pour être très épicée. Mais la cuisine malaisienne n’est pas que malaise. La cuisine chinoise est présente partout, surtout dans la street food comme la fameuse Jalan Alor de KL où on peut dîner de quelques brochettes. Nous avons surtout aimé la nourriture indienne. Elle est souvent végétarienne et présentée sous forme de banana leaf. Pour quelques euros, vous aurez un repas complet à base de riz (servi à volonté) et de préparation de légumes placées à côté (le tout à manger à la main). Juste à côté un Indien souriant vous fera un énorme nan fromage dans son four en pierre pour quelques dizaines de centimes ! Un rêve ! Les restaurants sont souvent remplacés par des food stalls sortes de stands de rues où les restaurateurs cuisinent devant vous. Autre manière sympa de manger, les food courts présents notamment dans les malls. Il y en a vraiment pour tous les goûts et toutes les bourses. Nous avons rarement vu une cuisine aussi diverse et abordable. Nous nous devions donc d’aller à Penang, capitale culinaire du pays !
Penang. Penang est une île sur la côte ouest de la Malaisie. Sa capitale est Georgetown, et c’est là que nous sommes restés pendant quelques jours. Cette ville a été classée UNESCO en même temps que Malacca pour son passé baba nyonya. Nous avons beaucoup apprécié la ville, dont le cœur historique peut être parcouru à pied ou en trishaw. Le patrimoine est extrêmement bien mis en valeur, à l’image de l’office du tourisme qui fournit conseils et cartes très complètes pour découvrir la ville. Elle donne notamment la localisation précise des œuvres de street art dont Penang s’est faite spécialiste il y a quelques années seulement. A voir/visiter pour comprendre cette culture sino-malaise très spécifique : le musée de Penang, le Pinang Peranakan Mansion et Cheong Fatt Tze Mansion. Georgetown possède de nombreux temples chinois et hindous, mais aussi de très beaux kongsi (sorte de quartier général d’un clan chinois). Ceux-ci sont toujours utilisés par les familles aujourd’hui et certains peuvent être visités. Le plus majestueux est le Khoo Kongsi. Pour une visite un peu hors des sentiers battus, et pour constater que malheureusement tous les clans ne sont pas riches, nous sommes allés faire un tour sur les clan jetties, constitués de modestes maisons sur pilotis. Georgetown enfin a été à la hauteur de sa réputation de capitale gastronomique. Certains food stalls sont installés le soir au milieu de la rue. Nous en avons testé plusieurs (carte à jour disponible à l’office de tourisme).
A vous les belles photos ! Georgetown s’est lancée il y a très peu de temps dans le street art. Au départ c’était une commande de la municipalité, puis des artistes de tous horizons y ont apporté leur touche. Aujourd’hui plusieurs dizaines d’œuvres jalonnent les rues du centre historique, certaines s’effaçant quand d’autres apparaissent. Les plus célèbres sont celles du Lituanien Ernest Zacharevic, devant lesquelles il faut parfois faire la queue. Ces œuvres sont l’occasion de magnifiques photos, avec ou sans modèles.
Kuching. C’est la capitale du Sarawak sur l’île de Bornéo. Centre-ville sympa avec jolie promenade en bord de rivière et vue sur le Parlement dont vous verrez de presque partout en ville la coupole très spécifique. Bornéo est le seul endroit où il est encore possible de voir des orangs-outans dans leur milieu naturel. C’est dans l’espoir de les voir que nous avons passé une demi-journée au centre de réhabilitation de Semenggoh (accessible en bus depuis Kuching). Dans ce parc, les rangers s’occupent des orangs-outans qui ont été confisqués à leur propriétaire, les soignent le cas échéant, et les habituent à la vie sauvage. Malheureusement, pas d’orangs-outans visibles lors de notre venue L En effet, les saisons étant décalées en raison du changement climatique, nous étions en pleine fruiting season et les singes n’étaient pas intéressés par ce que les soigneurs leur proposaient. Nous étions bien sûr déçus, mais après tout le centre sert à ça, réinsérer les orangs-outans dans leur environnement ! Toujours plus respectueux que de les voir dans un zoo…
Pour continuer dans le côté nature de Bornéo, nous voulions aller dans la jungle à la rencontre des Iban (les anciens coupeurs de tête). Après avoir longtemps hésité, nous avons pris une excursion de 3 jours avec l’agence de Kuching Bornéo Adventure que nous recommandons chaudement. Nous sommes allés à Batang Ai, dans la longhouse Menyang Tais, accessible après 5 heures de voiture, 1 heure de bateau et 20 minutes de marche depuis Kuching ! Une longhouse est une maison longue (ben oui…) dans laquelle chaque famille à son petit appartement, mais où tout le monde peut se retrouver dans une sorte de véranda commune. Certaines communautés Iban isolées n’ont pas voulu quitter leur lieu de vie et tirent quelque profit en accueillant des touristes pour une nuit vraiment pas comme les autres. Nous avons donc passé la nuit dans l’appartement d’une famille, après avoir dîné avec les 50-60 habitants de la longhouse. Ceux-ci ne parlant pas anglais (et parfois pas indonésien), nous étions heureusement accompagnés d’une fantastique guide issue de la même minorité ethnique, qui nous a aussi accompagnés le lendemain pour un trek en pleine jungle. Nous avons vu notamment des nids d’orangs-outans (eh oui, ils se font des nids de feuillage pour se reposer la nuit !). Le trek en lui-même était physique mais correct, alternant les passages dans la forêt et les traversées de rivières (heureusement qu’on avait les rubber shoes !). Le midi, une mamie Iban qui nous avait suivis nous a préparé un super repas cuit dans les bambous. C’était simple, c’était naturel, c’était bon et nous gardons de ce séjour et des Iban qui nous ont accueillis un souvenir ému.
Parc de Bako. Bon, bon, alors là on ne rigole plus. Nous avions lu beaucoup de choses sur ce parc à environ 1 heure de route de Kuching, où nous avons passé deux jours : la piètre qualité de l’hébergement et la difficulté pour les réserver (on confirme !), les nasiques très présents (on confirme aussi)… mais pas que le moindre trail pouvait tourner au cauchemar ! Amis lecteurs, écoutez-nous : évitez Bako si vous avez des enfants ou si vous n’êtes pas en excellente forme physique. La chaleur est une chose, mais il faut savoir que les chemins balisés sont très difficiles. Il faut grimper, s’accrocher, se protéger des macaques… Mais sinon oui, si vous en avez le courage, ça vaut le coup ! Tout est préservé et calme. Les paysages de la plage, des falaises et de la jungle exceptionnels. Les nasiques ne sont pas farouches et c’est un des rares endroits où vous pourrez les voir de si près. A ne surtout pas manquer : le trek de nuit ! Vous partez cette fois avec des guides qui vous montrent lors de cette sortie de deux heures toutes les bestioles qui font frémir. Une expérience fantastique et franchement, on n’aurait jamais cru que la jungle de nuit serait si bruyante !
La prochaine fois La partie orientale de Bornéo, l’état de Sabah, ses magnifiques îles et ses treks.
Un peu de musique en regardant les photos ? Situasi du groupe malaisien Bunkface.
Très complet comme guide, et je dois dire très accurate ! Excellent carnet !
Super! on part dans 10 jours et votre carnet nous a déjà propulsé dans nos vacances.
Votre carnet va nous être d’une grande aide car bien réaliser.
Merci!
Yasmine et Malik