Drapeau_Cap-Vert Cap-Vert

Carte_Cap-VertEn bref

Office du tourisme (anglais ou portugais)
Patrimoine Unesco
Les conseils de France diplomatie
Quand y aller
Budget moyen (visite de 4 îles) : 60€/jour/personne
Langues : portugais
Nombre d’habitants : 588’000 (2021)

 
 
 
 
 

Carnet de voyage au Cap-Vert

Quand
Conditions
Ce qu’on attendait de la destination
Bilan
Nos conseils
Où nous sommes allés
La prochaine fois
Galerie photos

Quand : 2 semaines et demi en février 2024.

Conditions : Sacs à dos, ferrys, vols intérieurs (réservés 3 mois en avance, 4 îles) et location de voiture à la journée. Logements réservés sur Internet quelques semaines avant, sauf pour Mindelo (carnaval).

Ce qu’on attendait de la destination : Du soleil au cœur de l’hiver évidemment, avec le Carnaval en bonus 🙂 Et découvrir cet archipel qui nous faisait envie depuis si longtemps. Mais il fallait trouver le bon moment et avoir le temps de s’organiser pour les déplacements inter-îles.

Bilan : A part quelques surprises (vol reporté de 24H, panne de la voiture de location, retard du taxi le matin du ferry…) auxquelles on s’était préparés mentalement, tout s’est passé de manière plutôt fluide ! Pas d’embrouille ni d’arnaque ; si les touristes ne sont pas encore trop nombreux là-bas, ils sont tout de même très bien accueillis. On a découvert des îles diverses avec des identités complémentaires. Et bien sûr le carnaval de Mindelo a été LE moment magique du séjour.

La note d’Elina et Nora :

7/10 ! Temps de parcours un peu longs, peu de terrains de jeux ou activités pour les enfants, mais un climat favorable et le sourire des Cap-Verdiens ! Les filles se sont bien adaptées mais leurs moments préférés ont clairement été le Carnaval et la fin du séjour à l’hôtel-club !

Nos conseils : Ayez de la souplesse avant toute chose ! Que ce soit pour accepter de s’adapter aux transports lors de la préparation du voyage ou sur place pour savoir rebondir en cas de pépin. Il faudra aussi accepter le lâcher prise et la patience. On a croisé ou lu des voyageurs qui ont vraiment galéré en restant bloqués plusieurs jours sur une île. Il faut savoir qu’un seul avion dessert toutes les îles, alors quand il est en panne ça devient vite compliqué… Il y a aussi les avaries météo qui le clouent au sol assez régulièrement. Cela peut occasionner du stress et faire perdre les réservations suivantes, voire le vol retour. Donc conseil très important : entre la dernière île et le vol retour, il faut prévoir au moins 3 ou 4 jours au cas où ! Evitez aussi les enchaînements ferry (sur de longs trajets) et vols, car les 2 étant connus pour d’importants retards, il y a peu de chances que ça s’enchaîne comme vous le souhaitiez. Le corollaire c’est ne pas vouloir trop en faire. En presque 3 semaines, 4 îles nous a semblé très bien. Mais en 2 semaines il aurait fallu en rester à 3. Sur place, payez en escudos et non en euros, même si c’est souvent possible et donc facile, car le taux de change est en général défavorable. Pensez également à la négociation !

Où nous sommes allés :
 

L’île de Santiago

L’île de Santiago est la plus peuplée et la plus africaine du pays. C’est ici que se concentrent les « grandes » villes et le plus gros de l’activité économique. Même si l’île est vraiment peu touristique, il y a quelques spots sympas et c’est une bonne entrée en matière pour se familiariser avec le pays sur 2 ou 3 jours.

Praia est la capitale du pays depuis 1772. Pas moins d’un Cap Verdien sur quatre y réside. C’est le seul endroit de l’archipel où vous verrez des embouteillages. On est pourtant loin d’une mégalopole et les premières heures sur place ont été très déstabilisantes pour les filles (2 et 6 ans), avec notamment des épiceries aux étales bien moins fournis qu’en France (nous on s’y attendait :-/). On se rappelle aussi de la grosse galère pour retirer du liquide dans les banques en plein centre-ville (retirez chaque fois que vous pouvez, à commencer par le DAB de l’aéroport qui dépanne bien). La ville est constituée de quartiers distincts et à l’urbanisme plus ou moins débridé. L’endroit le plus visité des touristes est le quartier du Plato, qui comme son nom le laisse présager, est visible sur les hauteurs de la ville. On y trouve une jolie promenade piétonne bien agréable, débouchant naturellement sur le palais présidentiel et la vue sur la baie. A son pied, le marché de Sucupira. Un peu foutraque, pas très visité en pleine journée, et avec des dizaines de stands pour trop peu d’acheteurs. Autant dire qu’on nous voyait venir de loin et que les prix qui nous étaient annoncés devaient être dix fois ceux des Cap Verdiens… « Grâce » à la panne de notre avion nous avons eu une journée en plus à Praia et l’avons passée à la plage, plus précisément à Prainha, où se trouve le très agréable resto tendance Linha d’Agua. Sans que la plage ait le charme de celles qu’on a vues ensuite, la mer était chaude et propre. On a continué à pied jusqu’au phare de Dona Maria Pia puis vers la plage beaucoup plus grande et venteuse de Praia Da Quebra Canela.

unesco Ciudade Velha est à moins de 20 minutes en voiture ou aluguer (bus local) de la capitale. C’était la première installation des Européens en 1587 sur l’île. Ce fut même le premier village de tout l’archipel puisqu’avant que le Cap Vert soit utilisé comme base de départ pour le commerce des esclaves, il était tout simplement inhabité. L’ancienne capitale a un côté suranné et assoupi mais mérite une visite pour comprendre une partie de l’histoire du pays. Nous avons demandé au taxi de nous laisser sur les hauteurs de la ville, à la forteresse Sao Felipe, qui se visite rapidement mais a l’avantage d’offrir de très beaux panoramas sur les alentours. De là, moins de 20 minutes à pied sur un joli chemin permettent de rejoindre le village. Tout naturellement, on arrive à la plage de sable noir avec ses barques de pêcheurs, la place du Pelourinho qui était l’épicentre de la traite négrière et la Rua Da Banana où subsistent les dernières maisons historiques.

a_vous_bon_planA vous le bon plan ! Pour découvrir le reste de l’île en une journée, nous avons fait appel à un chauffeur qui, pour moins de 90 euros, nous a accompagnés toute la journée. Nous avons fait le tour classique, les curiosités étant peu nombreuses hormis Praia – Ciudade Velha. Beaucoup d’agences proposent les mêmes étapes, mais il faut cette fois compter dans les 100 euros par personne ! De manière générale, vous trouverez toujours quelqu’un pour « faire le taxi » même dans les coins reculés, et le mieux est de discuter toujours avec la même personne et lui confier plusieurs courses pour du coup faire baisser les prix. Nous n’avons au final loué une voiture qu’une journée sur São Vicente – et elle est tombée en panne ! On vous rassure, on nous l’a vite remplacée (1h30 de galère quand même).

Tarrafal, située à l’opposé de l’île est une belle destination pour une journée ou plus. Pour y aller, nous avons traversé le parc national de la Serra Malagueta. Le premier arrêt était moyennement amusant – mais très intéressant – puisqu’il s’agit de l’ancien camp de concentration de Chao Bom. Entre 1936 et 1974 y furent envoyés des prisonniers de droits commun des colonies portugaises (Guinée, Angola…) mais aussi les opposants au dictateur Salazar au Portugal. Comme malheureusement dans tous les camps, les prisonniers connurent paludisme, fièvres, faim, tortures… Les explications étaient très bien faites, et la valorisation du lieu est est réussie. On y a croisé de nombreuses classes en sortie scolaire, un bon moyen de perpétuer la mémoire. A quelques minutes de voiture, toute autre ambiance sur la très belle plage de Tarrafal. Contrairement à Praia, c’est ici beaucoup plus sauvage, et du snokerling est possible le long des rives. Beaucoup de restaurants dont pas mal tenus par des Français (comme beaucoup d’endroits un peu reculés un peu partout dans le monde !). Pour revenir à Praia, nous avons cette fois pris la route de la côte, en grande partie pavée, qui offre une ambiance très singulière et de très belles lumières en fin de journée.

 

L’île de São Vicente

L’île de São Vicente est à nos yeux un incontournable d’un voyage au Cap Vert. C’est l’île culturelle, bouillonnante. Située tout au nord-ouest de l’archipel, elle semble avoir le regard plus tourné vers le Brésil que vers l’Afrique.

Sa ville principale est la magnifique Mindelo, à taille humaine et avec un nombre incalculable d’activités, qu’on a adorée. Il faut dire que nous y étions dans une période très particulière, qui a nécessité quelques préparatifs : le Carnaval ! On vous en parle ci-dessous. On a donc vu la ville encore plus festive que jamais. Mais même en temps « normal » elle a déjà beaucoup d’atouts. C’est la ville de Cesaria Evora, qui a laissé entre autres sa trace sur le fameux mur la représentant. On peut aussi visiter une de ses maisons, transformée en modeste mais intéressant musée. On peut remonter sa carrière dans de nombreux clubs ou bars qu’elle a arpentés. Et comme tout se fait à pied, il y a de belles découvertes partout, que ce soit le marché aux poissons juste sur le port, le Palais du Gouverneur, la (petite) tour de Belem comme à Lisbonne. L’apothéose est bien sûr la sublime plage de Laginha, en pleine ville, avec vue sur Santo Antao juste en face, et d’une couleur vraiment incroyable. On vous recommande un super endroit, où on a passé la première de nos trois soirées de folie : le restobar Metalo où on mange de bons burgers devant de la musique live (pensez à réserver ou armez-vous de patience… et de malice). Ça nous a mis dans l’ambiance pour la suite !

a_vous_bon_sonA vous le bon son ! Lors de nos recherches, on a un peu galéré pour avoir des informations pratiques sur le carnaval. En temps normal on s’adapte, mais avec les 2 petites et en sachant qu’il y aurait énormément de monde on voulait s’organiser un minimum. Heureusement, nous sommes tombés sur le blog Mi Fugue Mi Raison qui avait vécu l’événement il y a quelques années et présentait notamment la carte du circuit, bien utile. Ils donnent aussi toutes les explications sur les règles très précises des défilés, on vous invite vraiment à consulter leur article très complet ici. Pour l’aspect pratique : cette année (2024) les billets s’achetaient au stade municipal, 3 jours avant les défilés. A notre arrivée nous n’avons pu acheter des places à quelques euros dans les gradins de la Place Amilcar Cabral que pour le défilé des écoles du lundi soir. C’était très pratique pour nous car au plus proche de notre hôtel, et au moins la certitude que les filles seraient assises. Pour le lendemain, le grand défilé du mardi, ça s’est compliqué car pas le choix que d’être débout pendant plus de 6 heures. Et pourtant, on s’en est bien sortis ! On a trouvé une heure avant une petite place en bout d’impasse, avec les danseurs qui arrivaient juste devant nous avant d’amorcer leur virage. On a pu profiter à fond des 4 « bandes » de plusieurs centaines de danseurs et musiciens qui s’affrontaient. Peu de temps morts et une ambiance très familiale, de quoi passer une soirée vraiment inoubliable. Et un grand bravo au groupe de « Monte Sossego » qui a gagné le concours avec ce morceau.

 

Le reste de l’île mérite un ou deux jours. Nous avons loué une voiture, qui est tombée en panne au bout d’une heure ! Cette mésaventure passée (mais lentement, selon le rythme cap-verdien) on est d’abord allés tout en haut du Monte Verde, le point culminant de l’île permettant d’avoir un super panorama à 360. S’en est suivi un déjeuner de poisson sur la plage immaculée de Salamansa, agréable village de pêcheurs. Nous sommes ensuite allés à Bahia das Gatas, l’endroit le plus fréquenté de l’île après Mindelo. C’est un spot idéal pour les enfants puisque les coraux forment une barrière contre les vagues et une sorte de piscine naturelle. Enfin, quelques jours après, juste avant de prendre l’avion pour Sal, nous avons passé quelques heures à Sao Pedro, une petite ville juste à côté de l’aéroport. Encore très peu de touristes de ce côté-ci. On a été éblouis par la lagune et la plage abritant des barques de pêcheurs. Au loin, le phare qu’il est possible de rejoindre à pied. Une autre activité proposée est d’aller à la rencontre des tortues à quelques dizaines de mètres du rivage mais la mer est très agitée sur cette côte et cela était trop compliqué avec de jeunes enfants (et on a déjà vu plein de tortues marines ailleurs, comme aux Philippines ou aux Galapagos 😊 )

L’île de Santo Antao

L’île de Santo Antao, à une heure de ferry de São Vicente, est le pendant calme et nature de Sao Vicente, tout à fait complémentaire. Ainsi, après la folie du carnaval nous sommes-nous retrouvés dans un minuscule village de pêcheurs tout au bout d’une route majestueuse. Nous avons passé deux nuits à Tarrafal de Monte Trigo. Il y a quelques années encore, on ne pouvait l’atteindre qu’au prix de plusieurs heures de piste. Maintenant la route est en grande partie pavée, et nécessite 1h30 de taxi à l’arrivée du ferry (que nous avons trouvé fiable et bon marché par ailleurs). Elle est d’ailleurs sublime, faisant passer de panoramas magnifiques à des décors dignes de Mars. Tarrafal donc, on en fait vite le tour. Une rue principale, quelques hôtels rustiques, 2 ou 3 commerces, et surtout sa magnifique plage de sable noir. On a beaucoup aimé l’ambiance de bout du monde de cet endroit, et on recommande le petit hôtel (et son repas du soir au top) où nous étions : Marina D’Tarrafal. Une très belle randonnée consiste à marcher à flanc de falaises jusqu’à l’ultime village de la côte : Monte Trigo. Il faut compter 5 heures et un retour en bateau avec un pêcheur. Avec les filles encore une fois ce n’était pas possible, mais nous avons pris de la hauteur pour embrasser la vue de la côte lors d’une randonnée moins difficile mais bien agréable à travers les coteaux et plantations du village.

Pour visiter l’autre côté de l’île, nous avons dû revenir sur Porto Novo puis prendre là encore une très belle route (Rua da Corda). En presque 2 heures et en passant par le cratère de Cova, on arrive à la Vallée de Paul. Ici, contrairement au reste de l’île très aride, tout est vert, on est au milieu des cultures. La randonnée la plus célèbre est de partir du cratère de Cova et d’arriver à la mer, dans la ville de Paul. Un peu trop long pour nous, mais notre hôtel se trouvant au dernier tiers de la randonnée, nous avons pu en parcourir une partie. Nora était en porte-bébé, on est ici sur des pavés et ce n’est pas conseillé pour les enfants. On a fait comme on a pu et ça valait vraiment le coup ! Aussi à voir sur la côte : les piscines naturelles de Sinagoga à quelques kilomètres de là (la ville tire son nom d’une ancienne synagogue dont il ne reste que les murs), un des rares endroits où, protégés, il est possible de se baigner, tant la mer est déchaînée partout ailleurs. En continuant de longer la route vers le Nord, les panoramas s’enchaînent. On a apprécié cette côte déchiquetée et hostile, qui s’arrête net à Ponta do Sol. Une autre impression de bout du monde, et de fait c’est le bout de l’archipel, car ensuite, il n’y a rien d’autre que l’océan. Nous y étions un dimanche et hormis dans l’église pour la messe, nous n’avons croisé quasi personne. On a eu l’impression d’une ville dans son jus, avec des bâtiments qui se voulaient autrefois majestueux mais ont subi les assauts du temps et du climat hostile. Avant de déguster – pour changer – notre poisson tout frais, on a fait la balade incontournable consistant à longer le front de mer, du pittoresque port de pêche aux falaises marquant la fin de la route.

 

L’île de Sal

Sal était notre dernière étape. Nous y avons passé 3 jours dans un des nombreux hôtels-clubs. En arrivant en avion, il est flagrant de voir que l’île est petite, plate, aride, et habitée que sur ses côtes. Comme Boavista, Sal est tout entière dédiée au tourisme, grâce aux attraits de ses belles plages de sable fin. Les prix y sont deux fois plus élevés qu’ailleurs. Il y a bien quelques petites choses à voir comme les salines, mais ça nous semblait très fades par rapport à ce que les autres îles avaient à proposer, alors on a à peine bougé et laissé les filles profiter des piscines et activités enfants (« enfin les vacances » nous dira Elina – sympa!). La ville principale est Santa Maria, sur la pointe sud. On y a passé quelques heures. C’est beau, propre, moderne, avec énormément de services, de bars et de restaurants. Bref, ce n’est pas du tout le Cap Vert tel qu’on l’avait connu jusque là ! Même s’il est tentant de passer une semaine dans un all inclusive, le pays mérite à nos yeux beaucoup plus que ça.  On conseille toutefois notre hôtel si vous hésitez entre plusieurs : Melia Dunas. Il y a des appartements loués par des particuliers, ce qui permet de profiter des infrastructures pour un coût moindre (on a gardé un contact si cela vous intéresse).

La prochaine fois : l’île volcanique de Fogo qui a l’air assez dingue (idéale pour les randonnées) ou la toute petite et peu touristique Maio qui a tout de même de superbes plages. Les 2 dont accessibles depuis Santiago mais pas tous les jours de la semaine.

Un peu de musique en regardant les photos ? Beju furtado de Assol Garcia.