Et si on entamait notre passage en Asie du Sud-Est par une métropole grouillante comme on les aime ? Ça tombe bien, c’est (presque) sur la route entre l’Inde que nous quittons et les Philippines où nous rêvons d’aller depuis longtemps. Un petit tour sur AirBnB et hop, nous voilà Hong-Kongais le temps d’un long week-end.
Nous voilà surtout arrivés en hiver ! Les 30 degrés de Goa-Bombay sont bien loin, le ciel est gris, il pleuviote… Cela ne nous empêche pas de visiter la ville, à pieds, en métro, tramway ou bateau. Nous commençons par la rive Nord de la baie Victoria : Kowloon, accessible en 10 minutes (et quelques centimes) avec la navette Star Ferry. C’est d’ici qu’on a la plus belle vue sur la fameuse skyline, cet ensemble de dizaines de buildings encore parés de 1000 couleurs pour le nouvel an Chinois, avec une fête foraine à leurs pieds. Les travaux sont toujours en cours dans cette partie-là de la ville. La Promenade des stars est fermée pour plusieurs années et ses statues dont le célèbre Bruce Lee déplacées dans un parc attenant. Nous passons plusieurs heures (ça tombe bien, il pleut) dans l’excellent Honk Kong Museum. Une belle réussite que cette exposition HK Story, qui nous apprend/rappelle plein d’épisodes, pas toujours roses : les guerres de l’opium, la concession anglaise et les atrocités commises contre les Chinois récalcitrants, le développement économique fulgurant, la rétrocession à la Chine en 1997. Aujourd’hui HK est bien chinoise, mais jouit d’un statut à part de Région Administrative Spéciale (RAS) qui durera encore (au moins) 31 ans.
L’île de Hong Kong en elle-même est la partie Sud de la baie Victoria. C’est là que nous logeons, dans le quartier de Sheung Wan, éminemment chinois avec ses petites échoppes et son temple de Man Mo. Un peu plus à l’est s’étend le Center, qui comme son nom l’indique est le cœur vibrant de la ville comme on l’imagine. Des bureaux, des magasins (presque un sur deux semble être français avec toutes ces marques de luxe), de grands restaurants, des animations… Il y a beaucoup à faire, d’autant plus si on a les moyens de « consommer », ce qui semble être le moteur principal ici. Quelques zones échappent heureusement à cette frénésie, comme le Hong Kong Park, poumon de verdure au milieu des bâtiments, qui abrite notamment une volière superbe. Le Victoria Peak, accessible en tramway, nous fait carrément sortir de la ville pour la voir à plus de 500 mètres de haut. Manque de chance le temps est toujours voilé lorsque nous nous y rendons, et le vent nous balaie, mais on peut quand même deviner la baie sous nos pieds.
Le soleil, nous l’aurons une seule journée, à une heure de bateau de là, à Macao. Il s’agit cette fois d’une ancienne colonie portugaise, rétrocédée en 1999 dont le centre-ville est classé par l’UNESCO. Nous y allons un samedi et on voit tout de suite la différence : des milliers de Chinois « de Chine » la visitent aussi ! Il faut un peu jouer des coudes dans les jolies rues autour du Leal Senado mais on apprécie quand même les monuments des 16-17emes siècles que l’on découvre grâce à un audioguide gratuit (prévoir passeport pour une photocopie + 200 patacas de caution) de l’office du tourisme. Les églises dont la célèbre Saint Dominique sont très bien conservées, les ruines de Saint Paul (dont il ne reste que la façade, devenue emblème de la ville) impressionnantes, les petits recoins typiquement portugais avec leurs azulejos rafraîchissants. Il faut dire que les touristes chinois sont surtout là pour une chose : le shopping (communisme, quand tu nous tiens…) ! Beaucoup d’entre eux tirent même une valise qu’ils remplissent de souvenirs : produits détaxés, gâteaux portugais dont les célèbres pasteis de nata et bakkwa (sortes de plaques de viande séchées – on vous met une photo pour que vous compreniez, seule Amandine s’est risquée à goûter et elle n’a pas du tout aimé !). Nous nous éloignons du centre de Macao pour aller sur l’île de Paita rattachée par un pont. C’est là que s’étendent les fameux casinos de la ville. On y retrouve certains identiques à Las Vegas (MGM, The Wynn, Venetian…) mais la comparaison s’arrête là puisqu’il n’y a pas ici de Strip où se promener. Nous y flamberons tout de même l’équivalent de 2€ (en dollars Hong-Kongais car bizarrement le pataca de Macao y est refusé !). Mais la soirée touche à sa fin, il nous faut prendre le ferry de retour.
Bilan : Hong-Kong et Macao nous ont bien plu, même si nous n’avons pas été charmés comme pour Singapour. Chacune avec ses spécificités et son histoire nous a paradoxalement offert du calme et de l’ordre après le chaos indien. Beaucoup de choses à y découvrir mais attention aux futurs voyageurs, on est ici bien loin des prix chinois.