C’est après 12 heures de train de nuit que nous arrivons à Jaisalmer, dans l’ouest du Rajasthan, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière pakistanaise. C’est aussi la porte d’entrée du désert du Thar. Après la folie furieuse de Jaipur, nous apprécions de rester quelques jours dans une « petite » ville où tout est accessible à pied depuis notre belle haveli (maison ancienne construite autour d’une cour centrale, souvent transformée en guest house sympa ou en hôtel de charme). D’où que l’on regarde, la ville fortifiée fondée au Moyen-Age nous surplombe avec ses 99 bastions. Ses ruelles nous rappellent certaines
médinas nord-africaines, mais en plus sales et bruyantes malheureusement. Nous visitons le palais Rajmahal qui domine l’entrée de la forteresse. Les couleurs de ses murs travaillés sont superbes sous la lumière de fin d’après-midi.
Un peu plus loin, le lac Garisar offre une balade sympa. Le Patwa-ka-haveli nous donne à voir le faste de la demeure d’un riche trafiquant d’opium du 19ème siècle. L’ensemble donne une impression de gros bourg rural, avec les vaches au milieu du marché, la poussière omniprésente, la sieste plutôt respectée. Les femmes sont vêtues de couleurs vives (roses ou rouges) et se couvrent souvent le visage d’un shawl. C’est ici que nous entrons pour la première fois dans des temples jaïns. Le jaïnisme compte 4 millions d’adeptes en Inde. Très pure, résolument végétarienne (vegan même), cette doctrine prône des commandements stricts. Les magnifiques temples que nous visitons sont entièrement faits de marbre blanc. Et que dire du raffinement des sculptures ? Vraiment magnifique !
Puis vient le moment du camel safari, comprendre un tour dans le désert. Plusieurs possibilités pour cela. Celle qui rencontre le plus de succès est une arrivée en car dans les dunes de Sam suivies de danses folkloriques sous des tentes. Pas vraiment notre truc. Heureusement en se renseignant bien nous trouvons un « non turistic tour » super. Nous partons avec un guide et deux touristes indiens de Bengalore qui resteront avec nous jusqu’au dîner avant de rentrer en ville, Panchali et Saptarshi (Hi guys!). Avec eux et de jeunes garçons d’un village voisin, nous nous promenons en dromadaire dans les belles dunes de Khuri, au coucher du soleil, jusqu’à notre campement, complétement isolé. Les chameliers nous préparent au coin du feu un excellent thali (plat indien fait de riz, pain, et plusieurs spécialités végétariennes dans une même assiette). Un bon dîner avant une fraîche nuit à la belle étoile, seuls dans le silence absolu. Un simple matelas par terre, 4 couvertures (oui la nuit est vraiment fraîche dans le désert !) et c’est parti pour le spectacle des étoiles filantes. Plus un bruit, plus de pression, comme c’est reposant ! Nous nous réveillons juste à temps pour voir le lever du soleil. Petit déjeuner simple puis retour en dromadaire. Une parenthèse magique et reposante.