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Quand y aller
Budget moyen : 70€/jour/personne
Langues : japonais
Nombre d’habitants : 127 millions (2013)

 
 
 
 
 
 

Carnet de voyage au Japon

Quand
Conditions
Ce qu’on attendait de la destination
Bilan
Nos conseils
Où nous sommes allés
La prochaine fois
Galerie photos

Quand : 3 semaines en mars 2016, dans le cadre de notre tour du monde.

Conditions : Japan Rail Pass pour se déplacer en train. Hébergements réservés en quasi-urgence un mois en avance quand nous nous sommes aperçus qu’il ne restait presque plus de disponibilités !

Ce qu’on attendait de la destination : découvrir enfin un pays à la culture mystérieuse, pour ne pas dire hermétique.

Bilan : Quel dépaysement ! Certes on est dans des endroits hyper industrialisés la plupart du temps, mais on est quand même en terra incognita la plupart du temps. Un rythme qui est soit très lent soit très rapide, des codes que nous ne comprenons pas, des Japonais qui ne parlent presque pas anglais…  Du fait de catastrophes naturelles comme le tremblement de terre de 1923 ou de raisons historiques comme les bombardements de la seconde guerre mondiale, de nombreux monuments ont été détruits dans les grandes villes japonaises. Ils ont souvent été reconstruits, notamment de nombreux châteaux et temples. Visiter le Japon c’est donc s’imprégner d’une culture, passer de quartier en quartier, observer le mode de vie parfois étonnant de ses habitants, plus que multiplier les visites de sites historiques.

Nos conseils : Courez-y… mais en anticipant ! Prendre ou ne pas prendre un Japan Rail Pass ? Sur quelles villes se concentrer ? Point crucial : où dormir ? Pendant les saisons hautes comme celle des sakura ou l’automne, les chambres d’hôtels partent plusieurs semaines à l’avance. Heureusement AirBnB reste une très bonne option quand on veut découvrir plusieurs jours une grande ville en étant à l’aise. Sinon les business hotels offrent des chambres petites mais confortables à un tarif intéressant.

Où nous sommes allés :

DSC05506Tokyo. Pour notre première au Japon, nous voulions prendre notre temps pour nous acclimater à ce pays si… dépaysant et sommes restés une semaine dans un appartement AirBnB très pratique. Nous résidions près de la station de Takadanobaba (on a mis longtemps à le retenir), qui offre une vraie vie de quartier. Dans notre rue, pas moins d’une centaine de restaurants, des magasins de proximité, un cat cafe, des salles de pachinko (un drôle de hobby nippon) etc… La profusion de choses à faire/voir/manger à 2 pas est révélatrice de ce qu’offre la mégapole elle-même. Il nous a fallu bien étudier les quartiers pour savoir ce que nous recherchions, et donc les visites et ambiances à privilégier.

Armés de notre carte de transports SUICA et de bonnes chaussures (Tokyo se parcourt étonnamment bien à pieds) nous avons testé pour vous les quartiers suivants :
Shinjuku. D’abord la mairie pour son super office du tourisme et sa tour d’observation gratuite. Quand il fait très beau, on aperçoit même le Mont Fuji ! Non loin de là, le jardin national de Shinjuku, le plus grand de Tokyo, jardin japonais « classique » et bon spot pour voir les premiers cerisiers en fleurs (appelés ici sakura, c’est un vrai événement)
DSC05497Harajuku propose des visages très différents. Le sanctuaire Meiji (parfois compté dans le quartier de Shibuya) est un important sanctuaire shinto. C’était un lieu de culte vraiment nouveau à nos yeux et nous nous étonnions de tout : les toris qui marquent l’entrée du site, les tonneaux de saké, la manière de prier (se pencher en avant, taper des mains) etc… Le business autour du culte nous a surpris aussi : il faut payer pour utiliser des baguettes de divination, payer pour prier, payer encore pour accrocher un ema, une sorte de petite tablette votive. Changement d’ambiance juste en face, la rue Takeshita est the place to be pour les ados japonaises au style bien particulier. Ça grouille de monde et de magasins flashy, à voir.
Shibuya est un des quartiers les plus emblématiques de Tokyo. Il impressionne par son gigantisme. Magasins qui brillent de tous leurs néons, plus grand passage piétons du monde… Il reste quand même un peu de place au milieu de tout ce monde pour la statue d’Hachiko, le chien fidèle qui, dans les années 1930, a attendu des années durant son maître, après la mort de celui-ci.
Akihabara est LE quartier du gaming, réputé chez tous les ados (et les bien plus vieux) fans de jeux vidéos. Il y a ici de quoi jouer (des salles d’arcades de plusieurs étages avec les dernières nouveautés) mais aussi acheter si on a le portefeuille profond, vu les prix très élevés (citons par exemple Super Potato, la Mecque du rétro-gaming).IMG_2471Asakusa est le quartier historique de Tokyo, même s’il a subi de nombreux dégâts lors du tremblement de terre de 1923 puis des bombardements américains de la Seconde Guerre mondiale. Très très touristique. Il faut jouer des coudes pour voir notamment le beau temple Senso-ji, le plus vieux de Tokyo. Là encore, pour accéder au temple il faut passer par une allée qui abrite de part et d’autre des magasins de souvenirs – malins ces Japonais 🙂
Sumida porte le même nom que la rivière qui le sépare d’Asakusa. A quelques minutes à pieds de l’agitation, on découvre un parc avec des cerisiers, des restaurants traditionnels bon marché, un petit temple où des mariés font leurs photos officielles. Reposant !
Ginza en revanche nous a peu emballés. Ce sont les Champs Élysées locaux. Le dimanche, la grande avenue est interdite à la circulation. Il n’en reste pas moins que le seul intérêt est le shopping et que ce n’est pas notre truc !
Ueno est connu pour son parc de 125 hectares qui est un des lieux les plus connus pour admirer les sakura. Le parc est très agréable. Il abrite de nombreux musées. Nous avons choisi le passionnant musée national. Le pavillon Honkan, consacré à l’histoire artistique du Japon est un must.

DSC05300Ikebukuro Comme Akihabara, on y trouve du gaming, mais aussi beaucoup de mangas, sur un périmètre plus restreint et au final assez agréable. Prix plus intéressants pour les achats.

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A vous le bon plan ! Le « Japan Rail Pass » est uniquement disponible pour les étrangers (et à acheter depuis l’étranger ! non vendu au Japon). Avec lui, on a un accès illimité aux trains de cette compagnie. La formule est intéressante car le réseau Japan Rail dessert très bien tout le pays, mais les trajets sont assez chers. Les trains sont de différentes catégories, du train local au célèbre Shinkansen, équivalent de nos TGV. Bien sûr, ils sont en parfait état, propres et très ponctuels. Les usagers font la queue pour entrer dans le wagon ou pour monter sur l’escalator !

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Nikko, à 140 kilomètres de Tokyo. Ce site historique est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans la montagne, on peut voir le lac Chuzenzi et la cascade Kegon. Nous avons visité ensuite le temple le plus connu, le Toshogu. Ce sanctuaire-mausolée détone par rapport à ce qu’on voit du culte nippon. Pour une fois c’est très clinquant, coloré, de l’or partout ! Pas toujours du meilleur goût, mais en tout cas du meilleur effet ! Plus sobre, le pont Shinkyo offre l’une des images les plus célèbres du Japon.

DSC05838Kamakura, capitale du Japon au 12ème siècle. Elle accueille encore une bonne quinzaine de temples bouddhistes et de sanctuaires shintô (sans qu’on puisse toujours bien faire la distinction). Là encore un choix s’impose pour une journée de visites. Lors de notre journée de découverte, nous avons fait un panel équilibré avec un magnifique temple zen (Engaku-ji), une pause photo touristique (le Grand Buddha du Kotoku-in), un sanctuaire sur une colline (Hasedera) et enfin le plus imposant de la ville (Tsurugaoka Hachimagu). Nous avons investi ici dans un carnet de pèlerin, à présenter partout aux moines afin qu’ils y apposent une calligraphie représentant le nom de leur temple. Un beau souvenir en perspective !

DSC06002Nagano. Nous voici dans les Alpes japonaises, dans un endroit un peu moins fréquenté que d’autres parties du Japon. Un incontournable dans cette ville à taille humaine : le temple Zenko-ji. C’est un des plus importants du Japon car depuis le 7ème siècle il abrite ce qui est considéré comme les premières statues bouddhiques arrivées sur le territoire. Ses constructions en bois sont majestueuses, son jardin agréable, mais le temple est surtout connu pour abriter en sous-sol la clé du paradis, que de nombreux pèlerins viennent chercher. Il faut pour cela tâtonner dans un sous-sol noir comme la nuit ; celui qui trouve la clé sauve son âme !

a_vous_bel_hotelA vous le bel hôtel ! C’est à Nagano que nous avons dormi pour la première – et seule fois, vu les prix – dans un ryokan. Il s’agit d’une auberge traditionnelle, au sol en tatamis, aux cloisons en papier, ou le personnel installe le soir des futons pour dormir. Plein de petites attentions comme le kimono fourni, le thé à volonté etc… C’est aussi l’occasion de tester un onsen (bain public). Chacun de notre côté (les bains sont non mixtes), nous avons été aidés par un(e) Japonais(e) qui nous montrait avec deux mots d’anglais le protocole à suivre. Il faut être entièrement nu, se savonner, se rincer sur un petit tabouret avec une petite bassine, entrer doucement dans le bain extrêmement chaud et garder une petite serviette sur la tête pour se rafraîchir. La chaleur est intense, mais c’est tellement relaxant – et surtout une immersion profonde dans les coutumes locales.

Jigokudani, à une heure de route de Nagano. Une étape que nous n’aurions manquée pour rien au monde. Précisément, ce sont des onsen littéralement colonisés par les singes. Ils s’y sont installés par mimétisme depuis les années 60 et un parc a été créé pour les protéger. Nous n’étions qu’une poignée de touristes en ce matin glacé de mars, et les singes n’en étaient aucunement gênés. Quel délice de les observer de si près : ils barbotent ou font de l’apnée, ils s’éclaboussent ou s’épouillent… Bref un moment magique !

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Mastumoto abrite l’un des seuls châteaux du pays à être d’origine, en l’occurrence du 16ème siècle. Comme tous les châteaux japonais, l’intérieur est vide. Mais l’extérieur transporte directement au temps des samouraïs ! Sa robe noire lui vaut d’ailleurs le surnom de « corbeau ».

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Kyoto. Le gros morceau, l’étape essentielle pour le Japon classique. Ici plus qu’ailleurs, attention à la foule ! Lorsque nous y étions en période de sakura, il n’y avait plus une chambre libre dans cette ville de 1,5 millions d’habitants ! En raison de la richesse de son patrimoine et de son histoire, c’est la ville qui reçoit le plus de visiteurs (40 millions par an). Cette ancienne capitale (jusqu’à la restauration Meiji en 1868 qui lui préféra Tokyo) recèle des trésors qui pourraient occuper des mois entiers, dont 1600 temples et 300 sanctuaires. C’est la ville historique par excellence, avec les petites ruelles qu’on imagine presque allumées à la lanterne, le quartier de Pontocho où il est encore possible de voir les mystérieuses geishas… Kyoto plait, forcément, mais il faut accepter de la partager…

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Une fois encore il faut choisir ses visites avec soin. Gare à l’overdose de temples ou aux crises de nerfs avec les très nombreux touristes. Parmi les incontournables, il y a le temple sur pilotis bâti en haut d’une colline, Kiyomizu-Dera, le pavillon d’or appelé Kinkaku-ji. Le quartier d’Arashiyama à l’ouest de Kyoto offre un peu de verdure, avec le jardin du temple Tenryu-ji et la forêt de bambous (quand même plus petite que ce qu’on s’imaginait). Le Fushimi-Inari permet enfin d’échapper un peu au monde à son sommet et de savourer ce paysage parmi les plus célèbres de la ville : une enfilade de milliers de toris rouges sur plusieurs kilomètres, impressionnant ! Le marché Nishiki nous a plongé dans la perplexité : tout au long des dizaines de stands de ce marché alimentaire, nous avons découvert des produits impossibles à identifier ! Les Japonais s’y bousculent pour acheter (cher) telle ou telle spécialité. Un incontournable pour se plonger dans le Japon quotidien. Et encore beaucoup de sites et autres curiosités qu’on vous propose de découvrir en images. Kyoto nous a bien plu, mais pour en profiter on ne saurait trop vous conseiller de réserver bien en avance (on a rarement vu un monde pareil) et de vous armer de patience !

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Nara. Facile d’accès depuis Kyoto ou Osaka. L’excursion à la journée est très facile puisque les plus beaux sites, dont 8 sont classés à l’UNESCO, sont situés dans un grand parc des plus agréables. Les cerisiers sont au top de leur forme, les daims bien présents, le soleil au rendez-vous et même s’il y a encore beaucoup beaucoup de monde, on ne se marche pas dessus. Nara fut également capitale impériale (au 7ème siècle, avant Kyoto). La plus belle réminiscence de son faste est le temple Todai-ji. C’est tout simplement le plus grand bâtiment en bois du monde (57 m de long, 47 de haut). Il abrite un gigantesque Buddha en bronze, le Daibutsu, de 18 mètres de haut et 450 tonnes. Il est même difficile de le voir quand on est à ses pieds. Comme souvent dans les temples, et même au sein d’un bâtiment comme celui-là, le business est bien présent et les activités payantes multiples (baguettes de divination, calligraphie de moines, accrochage d’un ema avec ses vœux…). De l’autre côté du parc se trouve un autre temple, le Kasuga Taisha, avec une particularité : ses 3000 lanternes en bronze et en pierre offertes par des pèlerins. Mais le plus sympa à Nara est encore d’y flâner, par ici un petit sanctuaire à peine visible dans la forêt, là des mariées en pleine séance photos… Nara, comme Kyoto à sa manière, colle exactement aux clichés que l’on a du Japon historique, zen et éternel. Ben quoi, c’est aussi pour ça qu’on est venus non ?

a_vous_miamA vous le miam ! Un bonheur de chaque instant. A l’instar de beaucoup de pays asiatiques, les spécialités sont nombreuses, les produits frais. On picore toute la journée, sur les marchés, dans des bouis-bouis etc… Il y a bien évidemment d’excellents sushis, mais la cuisine japonaise va au-delà de ça. Au quotidien, elle n’est d’ailleurs pas ça. Citons les nouilles (ramen, udon ou soba suivant leur composition), les yakitori (brochettes), les tempura, les viandes grillées… Petit problème : beaucoup de petits restaurants pourtant bien sympathiques sont très difficiles d’accès pour les étrangers, car il n’existe pas de carte en anglais et il n’est pas possible de communiquer avec les serveurs. Mais dans la plupart des établissements, on a au moins des reproductions en plastique des plats disponibles. Encore plus pratique et très économique : les chaînes de restauration rapide locale. On commande le repas sur une machine, on s’assoit au comptoir et on mange en 10mn chrono à côté de Japonais silencieux (et seuls…). Citons par exemple Yayoi, Nakau, Yoshinoba. Les restaurants Chifaja sont spécialisés dans le barbecue à volonté. La chaîne Hamazushi est le sushi bar le plus économique, qui remporte un franc succès.

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Hiroshima. Cette étape ne s’est pas imposée d’elle-même. On ne se dit pas facilement « Tiens, on va passer par Hiroshima !« . Et pourtant, c’est en lisant les blogs des voyageurs que l’on s’est mis à envisager l’idée. Au final, une chose nous a frappés : Hiroshima est une ville dynamique et sympathique ! On s’y déplace en tramway, il y a de nombreux espaces verts et plusieurs arcades commerciales où on peut faire de très bonnes affaires. Le flot de touristes est encore correct, le choix en terme de restauration, dantesque, les prix, contenus, en somme un très bon plan ! Et puis il y a bien sûr le lieu auquel on n’échappe pas, et qui vous prend forcément aux tripes. Nous sommes allés dès notre arrivée au grand jardin qui abrite le Mémorial pour la Paix juste à côté du dôme de la bomba A, seul bâtiment à avoir résisté à la bombe atomique. On a beau l’avoir vu dans nos livres d’histoire, l’avoir sous nos yeux est prenant. D’autant plus qu’à sa base des enfants de survivants haranguent les visiteurs pour expliquer ce qu’ont vécu leurs familles, la responsabilité des Américains etc… Pour l’histoire « officielle », il faut aller faire un tour au musée au centre du jardin. Il est pour plusieurs années en rénovation, ce qui n’est pas un mal tant il semble vieillot et manque de contextualisation. Ne sont présentés que les résultats de la bombe – et c’est vrai qu’ils sont impressionnants : 80’000 morts immédiates, 100’000 ensuite ; une ville calcinée, une pluie noire etc… Le manque d’explications en anglais rend l’audioguide nécessaire. Bref dans quelques années on peut espérer un lieu plus moderne, vaste et mettant mieux en valeur les parties de l’exposition.

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Miyajima. Nous n’y avons passé qu’une journée mais elle fut riche ! Environ une heure de transport depuis Hiroshima (train et bateau). La première chose que l’on voit en arrivant sur l’île est le fameux tori rouge du sanctuaire Itsukushima, qui est en partie immergé à marée haute. Mais notre temple préféré est sans conteste le Daishoin, un peu plus difficile d’accès. Plein de petites sculptures à voir, beaucoup de recoins où se perdre… Nous avons ensuite fait un trek de près de 2 heures (attention ça monte sévère) pour arriver au sommet de l’île où la vue était superbe. Le long du parcours mais même en bas dès l’arrivée du bateau, on se trouve entourés de dizaines de daims. Contrairement à Nara, ils sont assez sympas (c’est peut-être parce qu’on n’a pas le droit de leur donner à manger). De plus, même si les touristes sont nombreux, ils sont dispersés dans toute l’île donc on n’est pas oppressés comme dans d’autres endroits. Passer une nuit à Miyajima est semble-t-il un must pour profiter de l’île presque seuls. Mais les tarifs très élevés réservent cette possibilité à de rares privilégiés, dommage.

La prochaine fois : les autres îles de l’archipel, pourquoi pas celles sur Sud avec la mer bleue où on peut se baigner ? Un tout autre Japon…

Un peu de musique en regardant les photos ? Sakura du groupe Ikimono Gakari.